Eblouissantes peintures pariétales de la grotte Chauvet à Vallon-Pont-d’Arc. Ces chefs-d’œuvre du paléolithique supérieur me fascinent. J’ai d’abord eu du mal à croire qu’une horde de chasseurs-cueilleurs de l’époque aurignacienne, perdue au fond d’un val, ait pu engendrer des artistes capables de réaliser des fresques animalières d’une telle perfection, dix-huit mille ans avant Lascaux. Dix huit mille ans, c’est énorme ! Et pourtant, l’illumination a irradié la petite horde qui vivait dans ce microcosme ardéchois. Tout y est : la beauté, la forme, le mouvement, la poésie, parfois la perspective, et surtout la terre-mère représentée par une femme arborant un sexe luxuriant, symbole de fécondité.
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C’est bien plus qu’une grotte ornée, c’est une cathédrale chamanique cachée dans une cavité presque inaccessible. Ces lointains ancêtres nous rappellent, à nous qui l’avons oublié, que nous sommes tous sortis du même ventre, et qu’un biotope ça se respecte et se vénère. Pourquoi être allé depuis imaginer un paradis céleste alors qu’il existait sous les yeux de ces vénérables Anciens que nous aurions aujourd’hui, s’ils réapparaissaient, la suffisance de qualifier de sauvages, tant l’aspect purement matérialiste des choses a faussé notre vision originelle.