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Hommage à la Terre Mère.

Difficile d’être joyeux quand on regarde évoluer les humains partout sur la planète. Les médias, la télévision surtout, ont fait de notre terre un immense aquarium où l’on peut, presque en temps réel, voir évoluer nos semblables sur tous les continents. Et le spectacle du monde qui nous est ainsi offert laisse peu de place à l’alacrité. Peut-on se réjouir quand, sous nos yeux atterrés, défilent des jungles dévastées, des hordes humaines arborant les drapeaux noirs de Daech qui sèment la terreur au Moyen Orient ou en Afrique, des glaciers qui s’affaissent dans un fracas d’apocalypse, des banquises et des permafrosts qui fondent, des ours blancs désemparés s’agrippant à des plaques de glace pour tenter de survivre encore un peu à cette liquéfaction générale. Difficile - quand on n’est pas soumis à la tyrannie de la burka qui frappe des millions de femmes - de se voiler la face devant le luxe d’une minorité de nantis et la misère des multitudes. Difficile de ne pas remarquer la cécité de ceux qui détiennent les pouvoirs, l’indifférence de la grande majorité qui les subit. Comment ne pas ressentir une sourde angoisse face aux milliards de voitures qui obstruent les rues des villes, rejetant dans l’air les gaz nocifs qui nous tuent à petit feu, ou, en contemplant les nuages laiteux des centrales nucléaires, les fleuves gorgés de mercure et de détergents, les rivières dont les eaux ne sont plus buvables, les mers qui charrient des continents de plastique ?

Hommage à la Terre Mère.Hommage à la Terre Mère.
Hommage à la Terre Mère.

J’arrête, oui j’arrête ces plans larges, extrêmement déprimants et je zoome sur des microcosmes qui ont encore miraculeusement échappé à la voracité de nos sociétés. Oh oui ! Il reste des îlots qui nous font encore rêver dans des lambeaux de forêts pluviales où se cachent les derniers hommes libres. Certains, comme les Cacataibos dans la jungle péruvienne, tirent avec leurs arcs sur les avions des prospecteurs en quête d’hydrocarbure, de métaux et de bois précieux qui passent au dessus d’eux : vain combat de minuscules « David » contre des « Goliath » bien trop grands pour eux. Sur certains hauts plateaux d’Afrique, d’Asie ou d’Amérique perdurent des minorités qui résistent à la tentation d’une vie plus facile en apparence, mais qui inéluctablement les enchaînerait à l’impitoyable loi de l’argent. Ici ou là, je distingue encore des lions, des tigres des gorilles, des éléphants, des jaguars, des rhinocéros et toute une variété de volatiles qui semblent vivre en liberté. Que nenni. Sans la protection de quelques poignées d’hommes lucides, soucieux de préserver les plus beaux spécimens de notre biodiversité, ils auraient déjà disparu.
Ô terre vénérée, je sens que tu couves en toi de terribles colères contre cette créature dont tu étais si fière au début, quand tu la voyais peindre, dans le silencieux secret des grottes, des fresques pariétales reproduisant le paradis que tu lui offrais. Oui, cet homme, cet artiste, ce penseur, ce chasseur aussi, était ton grand-œuvre. Hélas, trop d’intelligence peut tuer l’intelligence. L’être le plus parfait que tu aies conçu, est aussi, paradoxalement, le plus inconscient. Je comprends que tu puisses parfois avoir envie de l’anéantir pour en recréer un autre beaucoup moins décevant.

Hommage à la Terre Mère.Hommage à la Terre Mère.Hommage à la Terre Mère.
Hommage à la Terre Mère.Hommage à la Terre Mère.
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