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A force de lorgner à droite
Et plus encore à gauche sans voir
Poindre ici ou là un espoir
Ma tête lentement se déboite
Je peux la tourner vers l’arrière
Contempler les erreurs du passé
Et tous les espoirs trépassés
Sous les rouges ou noires bannières.
J’aperçois tous ces poings levés,
Et des millions de voix en chorale
Entonnant l’internationale
Qui nous a tant de fois fait rêver.
Tapis dans l’ombre des traboules
Laissant l’orage se déchaîner,
Ceux qui savent berner les foules
Attendent qu’elles soient rassérénées.
Ils apparaissent, alors, soudain,
Et avec une belle éloquence
Promettent de chantants lendemains
Aux peuples en effervescence
Qui attendront en vain
La venue des glorieux matins.
Pour neutraliser leur méfiance,
Ces laquais de la haute finance
Ont même inventé l’alternance.
A force de lorgner à droite
Et plus encore à gauche sans voir
Poindre ici ou là un espoir
Ma tête lentement se déboite.
Il faut regarder droit devant
Si on veut espérer le printemps.