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Nos moulins à vent.

Il est pour moi évident que la quête de soi, de sa raison d’être, ou l’attente d’une lointaine espérance aide à vivre. Les gens qui croient détenir la vérité sombre dans les pires des dogmatismes, sont la proie de pensées suicidaires, voire de folies meurtrières et n’aspirent plus qu’à mourir en martyr de leur cause.

Pour les grands mystiques chrétiens, la mort idéale était celle que leur infligeaient les païens qu’ils espéraient convertir. Pour les jeunes djihadistes d’aujourd’hui la plus belle des morts est une désintégration de leur corps entrainant avec lui un maximum de mécréants. Vous m’objecterez qu’il y eut de grands mystiques qui s’infligèrent à eux-mêmes des épreuves terribles, sans chercher à tuer autrui ou à se faire tuer. Je pense en particulier à saint Siméon le stylite, un chrétien syrien du 5ème siècle qui vécut une grande partie de sa vie (39 ans) dans la position du lotus, sans avoir la place de s’allonger, au sommet d’une colonne. Il était nourri par les gens des villages qui faisaient grimper leurs petits garçons au sommet du pilier avec du pain et du lait de chèvre. Il y a, me semble-t-il, une explication à la longévité de cet anachorète qui choisit la « verticalité » pour échapper aux tentations matérielles et à toutes les distractions de notre monde. Est-ce le doute, oui, je dis bien, le doute ? S’il n’avait pas douté, pourquoi se serait-il infligé un tel supplice ? Et peut être doutait-il encore quand la mort est venue le cueillir en pleine méditation sans le faire tomber de son perchoir ?

Les rêves aussi aident à vivre. Tant que don Quichotte, accompagné de l’inséparable Sancho Pansa, son contraire, bat la campagne sur sa rossinante en quête de Dulcinée et charge de sa lance les moulins à vent, il est VIVANT ! Mais quand il découvre qui il est en réalité, il s’éteint.
En vérité, comme l’expliquait l’écrivain portugais José de Sousa Saramago : « Don Quichotte ne meurt pas, parce que celui qui va mourir, c’est un gentilhomme, un pauvre hidalgo du nom d’Alonso Quichano. Selon moi, c’est un élément fondamental. Ce n’est pas Don Quichotte qui meurt, mais Alonso Quichano ».

Moralité : Don Quichotte est toujours vivant, et jamais ne mourra. Rêvons, oui rêvons jusqu’à notre dernier souffle à d’imaginaires Dulcinées et à tous ces moulins à vent qu’il nous faut encore affronter.

Vivaaaaaa !

JB

Nos moulins à vent.Nos moulins à vent.
Nos moulins à vent.
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