Où sont-ils donc les élus compétents et incorruptibles dont l’Europe a besoin ?

Les pères fondateurs de l’Europe, Jean Monnet, Robert Schuman, Paul-Henri Spaak, Konrad Adenauer, Altiero Spinelli, Alcide de Gasperi rêvaient avant tout d’une Europe des peuples. Leurs héritiers ont bâti l’Europe des banquiers et des actionnaires. Aujourd’hui quand un pays de l’Union va mal, on le contraint à vendre ou plutôt à brader le bien public : ses ports, ses aéroports, ses chemins de fer, etc. C’est pour l’heure le cas de la Grèce qui a, entre autres, cédé le port du Pirée à une société chinoise et l’aéroport de Corfou à une entreprise allemande. Imaginons « les enfants du Pirée » chanté en mandarin. Déjà en grec ce n’est pas simple bien que cette langue ait amplement nourri la nôtre mais là 孩子们使用的是这一本护照, je vous mets au défi de comprendre ce qui est écrit.

Pour récupérer des liquidités, l’Etat français n’a pas été le dernier à se désengager d’entreprises qui pourtant ont été pionnières dans leur secteur, sans attendre, comme la Grèce, d’y être obligé par la Commission Européenne. Ce fut le cas d’Arcelor, d’Alstom, de la plupart des banques, des sociétés d’autoroute, d’EDF, de l’Aéroport de Paris ou de Toulouse Blagnac, etc. C’est ça l’Europe libérale, une Europe qui se privatise à tout va et qui est désormais gérée par des financiers dont le seul critère est la rentabilité. C’est pourquoi les politiques qui ne sont pas doués en matière de gestion, nos dettes pharamineuses sont là pour nous le rappeler, auront de plus en plus tendance à confier leur ministère de l’Economie à des gens venus tout droit des banques d’affaire comme c’est le cas aujourd’hui avec Emmanuel Macron. On s’étonne de ne pas parvenir à résorber le chômage et pourtant nos élus savent très bien que dans un système entièrement capitaliste, les financiers n’ont que faire des considérations sociales. Pour eux le choix et simple: s’il faut virer 20, 50, 100, ou 1000 travailleurs pour satisfaire les investisseurs et les actionnaires, ils le feront sans le moindre état d’âme. On comprend pourquoi certains employés excédés séquestrent parfois leurs PDG et vont jusqu’à leur arracher leur chemise.

Huit salariés de l’entreprise Goodyear avaient retenu deux membres de leur direction pendant 30 heures pour s’opposer au démentèlement de l’usine qui employait 1143 salariés dont la plupart sont aujourd’hui au chômage. Ils ont été condamnés à 24 mois de prison dont 9 ferme. Et pourtant Goodyear, entreprise de pneumatique extrêmement rentable, à préféré payer des indemnités de licenciement et aller se relocaliser dans un pays où la main d’œuvre est moins chère plutôt que de rester dans la région d’Amiens. Par sa présence pourtant, elle contribuait à la dynamiser. Est-ce cela l’Europe dont on rêve? Non, non et non mais au lieu d’en sortir, comme le veut le FN, il faudrait au contraire y rester et se battre de l’intérieur pour la faire changer. Le parlement européen ne devrait pas être une vache à lait pour des politicards opportunistes et de second plan, mais un lieu de débat où l’absentéisme et les pointages bidons mériteraient d’être sévèrement chatiés. Ce n’est plus dans les assemblées nationales que se prennent aujourd’hui les décisions essentielles pour l’avenir de notre pays mais bien à Bruxelles d’où l’utilité d’envoyer là-bas de vigilants élus, compétents et incorruptibles, soucieux non pas de plaire aux entreprises, mais du bien être des peuples.