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Je le dis haut et fort. Si par malheur le Front National arrive un jour aux affaires, ce n’est pas au peuple français qu’il faudra jeter la pierre mais à sa classe politique bornée et aveugle jusqu’à l’inconscience. Certes, vous m’objecterez qu’on a les députés qu’on mérite, puisque c’est nous qui les élisons. C’est partiellement vrai, partiellement, j’insiste ! Si notre choix était moins limité, si nous avions dans le lot des candidats qui sortent de l’ordinaire, des têtes nouvelles non compromises dans le jeu pseudo-démocratique actuel - un Bernie Sanders, par exemple, ne devant pas sa prodigieuse montée dans les sondages au financement de grands groupes industriels – il est évident que beaucoup de Français voteraient pour eux.
Chez nous, pour l’heure, aucune jeune garde ne se dresse pour faire prévaloir une aspiration à un renouveau démocratique, une jeune garde qui serait, évidemment, le contraire d’un Macron promu pour tenter de séduire ses semblables avec des idées ultralibérales. Le contraire aussi d’une Marion Maréchal Le Pen, issue d’un vieux parti facho et qui arbore déjà des crocs si acérés qu’ils rayent les écrans à chaque fois qu’elle apparaît à la télévision.
Par ailleurs, aucun septuagénaire séduisant, capable d’incarner avec sincérité un papy qui ferait de la résistance, ne s’est, chez nous, fait connaître du public et ce n’est pas Alain Juppé vieil apparatchik de droite qui peut assumer ce rôle. Sachez, qu’il y a pire que le front national : « des quarterons de généraux à la retraite » comme aurait dit le grand Charles. Le général de la légion étrangère Christian Piquemal, arrêté par la police alors qu’il dirigeait une manifestation anti-migrants, à Calais, laisse à penser que la révolte couve au sein de l’armée française et que la grande muette, histoire de nettoyer un peu nos écuries d’Augias, pourrait, qui sait, être tentée par un putsch ? Nul doute alors que l’extrême droite et une partie de la droite appuieraient les militaires insurgés et ce régime que les Le Pen ne seraient pas parvenus à instaurer par les urnes le serait grâce à un pronunciamiento. Vous riez ? Moi Pas ! Les impérities d’une grande partie de notre classe politique sont telles, qu’il faut avoir la lucidité d’envisager même l’inenvisageable. Chez nous il n’y a pas de despote à abattre mais une classe politique à changer. Avec de jeunes capitaines à la tête d’un éventuel coup d’état, on pourrait à la rigueur espérer que notre armée soit capable de générer une révolution semblable à celle des œillets et de fonder les bases d’une démocratie nouvelle, comme l’armée portugaise en 1974. Ne rêvons pas. Ce sont les généraux, en France, qui tiennent les rênes et eux ont le désordre en horreur. Y-a-t-il un Bernie en gestation, chez nous. Si oui, qu’il se fasse connaître, vite ! Très vite !