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Le changement, c’est pour quand ?

Concernant la soirée Hollande que j’ai boudée pour aller me promener au bord de la mer et me laisser distraire par la quiète rumeur des vagues, plus apaisante pour mes nerfs que les logomachies présidentielles, voici ce que l’ami Marc m’a écrit sur FB : « ne faut il pas écouter pour critiquer, quitte à trouver d'autres arguments pour étayer son opinion » ? Et voici la réponse qui m’est venue à l’esprit.

Le problème, vois-tu, mon cher Marc, c'est qu’on l'a déjà beaucoup écouté et qu’à quelques mots près Hollande redit toujours la même chose. Marion qui est beaucoup moins impulsive que moi et, je le reconnais, plus nuancée, l'a fait. S'il y avait eu des révélations exceptionnelles, elle m'en aurait certainement informé.

On attendait beaucoup de cet énarque, beaucoup trop, sans doute, à sa décharge. On aurait dû se souvenir que les sociaux démocrates sont tout sauf des révolutionnaires, qu'ils ont fait le lit du nazisme (République de Weimar) et dirigé certaines de nos guerres coloniales ( Guy Mollet). On rêverait de voir émerger de ce parti de nouveaux Jaurès, voire de nouveaux Mendes France et ce sont des Valls ou pire des Macron qui apparaissent. Il est très loin le temps où un Vincent Auriol qui n’a voulu exercer qu’un seul septennat disait en roulant les R dans son chaleureux accent du Sud Ouest : « Moi les banques, je les ferme, et les banquiers, je les enferme » Depuis elles ont toutes été privatisées, dont un bon nombre par des gouvernements socialistes. Que veux-tu, on n'y peut rien. Hollande paye pour tous les autres élus, de droite comme de gauche, car les électeurs, l'ensemble des électeurs, lassés, pour ne pas dire écœurés par la classe politique dans sa totalité, attendaient de lui un comportement exemplaire. Ils rêvaient peut-être d'une sorte de Pepe Mujica cet ancien Tupamaros devenu président de l'Uruguay (il a quitté ses fonctions en 2015), et ont hérité d'un politicien un tantinet rond-de-cuir comme l’ENA les fabrique à la pelle pour fournir les partis en place. Par leurs impérities, les politiques depuis Pompidou et Giscard ont fait de la France un pays insolvable qui n'est même plus capable de rembourser les intérêts de sa monstrueuse dette. Comment veux-tu que sans un centime en caisse, ils puissent réaliser des miracles ? Je sais que durant sa campagne électorale, Hollande avait vaguement envisagé de faire une sorte de New deal à la Roosevelt pour sortir le pays du marasme. C’était compter sans les réticences du patronat français. Contrairement aux entrepreneurs d’Outre Atlantique qui n’ont pas hésité à aider le président américain à redresser économiquement les Etats-Unis dévastés par le crack de 1929, les nôtres ont freiné des quatre fers quand le chef du PS est arrivé à l’Elysée. Il faut dire que ce n’était pas très malin de sa part d’affirmer, alors qu’il ne le pensait pas, en plein meeting électoral que son principal ennemi était la finance et un peu plus tard de promettre que les riches seraient taxés à 75%. Avec de tels propos on s’attire certes les voix des plus démunis mais aussi l’hostilité de ceux dont on aurait par la suite immanquablement besoin pour faire repartir l’économie. On récolte ce que l’on sème, dit le proverbe. Hollande s’est attiré la haine des classes laborieuses pour leur avoir effrontément menti sans pour autant bénéficier de la confiance des décideurs industriels qui, malgré tous les spectaculaires revirements de sa part, le sentent capable de commettre d’autres palinodies. Personnellement, comme beaucoup d’autres, je pense depuis longtemps que notre système politique, et même l’Europe telle qu’elle est conçue, ne résisteront pas indéfiniment aux effets pervers de la mondialisation. Si l’on n’établit pas une législation internationale qui obligerait tous les industriels du monde à appliquer partout les mêmes salaires (dans le contexte actuel c’est impensable) les employeurs continueront immanquablement à aller installer leurs usines là où leurs marges bénéficiaires sont les meilleures.

Le changement, c’est pour quand ?Le changement, c’est pour quand ?Le changement, c’est pour quand ?

C’est la cause principale de cette CRISE dont on nous rabat les oreilles depuis des décennies. Les plus grands producteurs de milliardaires aujourd’hui sont les pays ( Inde ou Chine) où les travailleurs gagnent les plus bas salaires. Les peuples ne sont pas idiots. Ils savent cela, comme ils savent que réclamer, à l’instar de certains syndicats démagos, des sous à un gouvernement failli ne peut déboucher au mieux que sur de misérables oboles. Un rêve de masse se répand aujourd’hui sur notre vieille Europe. Ce rêve a déjà fait bouger la Grèce rappelée à l’ordre monétaire par Bruxelles qui menaça d’étrangler le gouvernement Tsipras, obligé de céder à ses exigences pour ne pas être asphyxié. Peu après, il a fait surgir Podémos en Espagne et aujourd’hui les NuitDebout chez nous. Même aux Etats-Unis, un homme jusque là méconnu comme Bernie Sanders qui, contrairement à sa rivale Clinton, a refusé de faire financer sa campagne par de grands lobbies est en train de soulever l’enthousiasme de la jeunesse. Ces frémissements sont clairs à mes yeux. Les gens en on marre de ces vieilles classes politiques plus ou moins assujetties au pouvoir financier, et qui se partagent les postes de commande en se souciant fort peu des électeurs auxquels elles sont pourtant redevables. Oui, je subodore, mon cher Marc, que l’âme des peuples aspire à une autre forme de gouvernance, à une démocratie plus directe où la politique ne serait pas une profession pérenne, mais une mission assumée par des élus enthousiastes, soucieux de servir leur nation pour une durée déterminée, non renouvelable. Utopie me diras-tu ? Hélas, mon cher Marc, je crains que si rien ne change, nos vieilles démocraties arthritiques risquent d’être réveillées par des bruits de blindés et des clameurs de guerre qui nous replongeront dans les pires moments de notre histoire. Je n’aime pas du tout jouer les pythonisses mais force est de constater que parallèlement aux aspirations libertaires que je partage, fleurissent aussi au sein des multitudes d’obtuses idées fascisantes ou intégristes. Elles sont déjà à l’œuvre. Au Moyen Orient elles ont choisi Dieu pour Führer. Chez nous, dans chaque pays, l’extrême droite a déjà son petit caudillot et si d’aventure ces individus parvenaient au pouvoir, de leur alliance naîtrait sans doute une écrasante botte ! Alors moi, vois tu Marc, je continue, fidèle à mes idéaux de jeunesse, de crier haut et fort : Vive la révolution. Vivaaa !

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