A référendum, référendum et demi !

Bonjour rossignolettes et rossignolets des bois à la voix pure.

Je viens d’avoir une idée. Puisque le mot référendum est devenu à la mode, pourquoi ne pas l’utiliser nous mêmes à bon escient ? Je propose d’en lancer un à l’échelle nationale, bien sûr, avec pour question : « êtes vous pour ou contre la classe politique actuelle ? ».

Soyez certain que la grande majorité des Français exprimerait un indiscutable rejet. Le problème qui se poserait après ce résultat serait : par qui la remplacer ? Et là, il ne serait pas évident, pour ne pas dire impossible, de trouver une solution qui fasse l’unanimité. Eh oui le référendum a aussi ses limites et la Vox Populi n’est pas forcément la Vox Dei. ( On vient de la constater avec l’Angleterre).

Prenons pour exemple le référendum qui a été organisé en Loire atlantique concernant le futur aéroport de Notre Dame des Landes. Il est bien évident que les gens se trouvant les plus éloignés du lieu en question ont voté pour, parce qu’ils préfèrent voir les nuisances ailleurs qu’au dessus de leur tête. Eh bien, malgré cela, ceux qui ont voté contre représentent 45% des suffrages. Or dans ces 45% il y a forcement une grande majorité d’électeurs qui n’aurait en aucune façon été directement concernée par les bruits et les pollutions engendrés par la réalisation de ce projet mais qui l’a jugé déraisonnable. Or cette majorité là a compté pour du beurre face à celle des égoïstes qui eux ne pensaient qu’à leur propre intérêt. Voilà, c’est cela la limite de ce type de référendum. C’est un peu comme si vous demandiez à l’ensemble des Français : êtes vous pour ou contre l’indépendance de la Corse ? C’est aux Corses seuls qu’il faut poser cette question, comme c’était aux seules agglomérations proches de Notre Dame des Landes qu’il fallait circonscrire le référendum sur l’aéroport. La démocratie directe, il n’y a que ça de vrai et en Europe, seuls nos voisins helvètes savent la pratiquer. Nous, nous trimballons encore les tares du vieux jacobinisme centralisateur qui obère le fonctionnement démocratique.