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A quoi bon…

J’avoue que souvent je me dis : « A quoi bon ». A quoi bon rédiger, presque chaque matin, des billets d’humeur qui forcément parce qu’ils sont d’humeur, ne feront pas l’unanimité. A quoi bon vous prendre la tête avec mes états d’âme qui, parce qu’ils ne sont que des états d’âme, manquent parfois de rigueur ou de cohérence. A quoi bon crayonner des bouts rimés si dérisoires quand je vois, en les écrivant, passer le magistral Bateau ivre qui me donne la honte. A quoi bon m’indigner un jour, m’exalter un autre et chercher à faire partager mes engouements ou mes révoltes.

Chaque matin je me dis « allez j’arrête », mais c’est plus fort que moi, je m’assied devant mon ordi, scrute l’actualité sur Google et les journaux du Web, cherche mon idée du jour, et me met à « clavioter » d’un jet en me laissant guider par mon inspiration. Parfois les news, comme on dit, ne m'excitent pas. Alors je me mets à écouter les bruits qui par ma fenêtre ouverte me viennent du dehors, à humer les fragrances qui montent de ma courette fleurie, à me laisser bercer par le murmure de la mer toute proche et quand je suis à Paris, par les rumeurs diffuses de la capitale à son éveil. Insensiblement, mon tempérament de rebelle s’apaise. Ma nature d’adolescent très attardé prend le dessus et vous inflige ses rimailles.

A quoi bon, oui, à quoi bon. C’est simple, je crois. C’est mon métier qui me pousse. Après tant et tant d’années de terrain, il ne veut pas être mis à la retraite et m’oblige à poursuivre, à une toute petite échelle, certes, ce travail de communication que je faisais naguère dans de grands médias. C’est plus fort que moi, chaque matin, au saut du lit, il faut que je vienne mettre mon petit grain de sel sur la toile sidérale du Net, tout en sachant pertinemment que c’est un acte dérisoire et gratuit. Une fois cette tache achevée, j’ai, je l’avoue, un surprenant sentiment du devoir accompli et peut aborder ma journée d’un bon pied, sauf ce matin, hélas, une tendinite du genoux gauche m’empêchant de le poser par terre. La seule différence avec avant, quand par mon travail de reporter, puis de producteur, je gagnais ma vie, c’est qu’aujourd’hui je suis émancipé de toutes les contraintes professionnelles et peut vous dire tout ce qui me passe par la tête, sans la moindre autocensure, car je n’ai plus rien à perdre et plus rien à gagner. Salut donc mes gentes dames et vous gracieux chevaliers. Oui, vivaaa les romantiques paladins qui caracolent sur Facebook puis s’éloignent au grand galop en direction de collines où tournent les ailes des moulins à vent. Nous avons tous quelque chose de Don Quichotte en nous, même nos douces moitiés, qui ne dédaignent pas les rêves équestres… La journée sera chaude. Cachez vous du soleil.

A quoi bon…A quoi bon…A quoi bon…
A quoi bon…A quoi bon…
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