La récolte des glands.

Ce que je pense des primaires, à droite comme à gauche, je vais vous le dire sans ambages : c'est la grande récolte des glands. Ecoutez les, ces politicards, jeunes ou vieux. Ecoutez leurs « moi je », rien que du déjà entendu, mais pour ce qui est de proposer un programme cohérent et crédible afin faire repartir l’économie et résorber le chômage, bernique ! Si je devais opter pour un candidat à la présidentielle, sans hésitation, je choisirais celui qui me dirait: « Dès que je serai élu, je romprai sur le champ mes relations diplomatiques avec les monarchies du golfe et en premier lieu, l'Arabie Saoudite; je sortirai de l'OTAN, comme l'avait fait De Gaulle; je pratiquerai une politique de non-alignement et prendrai mes distances avec Israël; je renationaliserai les banques en les rachetant au prix où l’Etat les a vendues naguère ; je me retirerai de cette Europe soumise aux Etats-Unis et aux grands trusts pollueurs tout en œuvrant, bien sûr, pour la création d’une Europe des peuples. Je réduirai le nombre de députés de moitié à l’assemblée et abrogerai le sénat refuge de parasites dormeurs qui coûtent très cher aux contribuables » etc. etc… Et comme dans cette classe politique gorgée des sucs de la République, personne ne se lèvera pour proposer un tel programme - c’est la finance qui tient les rênes et la finance ne tient pas à déléguer ce pouvoir - je voterai blanc dans l’attente d’un ras le bol général d’où sortira, peut-être, le grand, le grand, le grand chambardement.

Il nous faudrait, telle est mon idée, une nouvelle république, avec de nouvelles règles ; une république où la politique n’offrirait plus la perspective d’une carrière à d’opportunistes beaux parleurs plus soucieux de bien vivre aux frais de l’Etat que d’agir dans l’intérêt de la nation ; une République qui attirerait ceux qui pour un temps déterminé voudraient la bien servir afin qu’elle prospère dans l’intérêt de tous. En Bref, une république de penseurs éclairés, de sages, de progressistes, mais surtout plus une république de professionnels repus et jaboteurs. Beaucoup en rêvent tout en jugeant l’idée utopique. Oui, pour l’heure, elle l’est. Néanmoins, il est des moments bénis où les utopies se muent en réalité et pour les générations à venir, pour mes propres petits enfants, j’aimerais tant que ce jour advienne, que de nos multitudes jaillissent enfin cette élite nouvelle, laquelle, comme en 1789, rebâtirait un monde enfin délivré ce tous ceux qui l’exploitent à leur propre fin. Vivaaaa !