Loin du bruit et des fureurs

Bonjour martins pêcheurs et vous belles outardes heureux dans un marais protégé, près du lac du Bourget.

Hier avec mes amis Hélène et Jean nous avons fait une promenade dans une forêt traversée par notre emblématique rivière, la Leysse. L'air était d'une extraordinaire pureté et le soleil faisait chatoyer les feuilles des érables. Nous étions dans une zone humide protégée, parsemée de marais. Nos pas nous ont conduit jusqu'a un observatoire en bois par les meurtrières duquel nous avons pu observer un marécage composé d'étangs et d'îlots, refuge d'une variété incalculable d'oiseaux dont certains, tout aussi émerveillés que nous par les lumières dorées du soleil couchant, s'en donnaient à cœur joie. Juste en face, le mont Revard et le Nivolet étaient teintés de ce jaune profond, presque orangé qui attire irrésistiblement le regard et exerce sur lui un effet magnétique. Dans notre casemate un homme observait à l'aide de jumelles les allées et venues des volatiles et notait sur un carnet diverses observations. C'était un agent du conservatoire des espaces naturels qui surveillait son petit monde, comptabilisait les couvées, les colonies existantes, et les nouveaux venus. Avec lui, la discussion prit très vite une tournure captivante. Nous comprîmes, sans qu’il ait eu besoin de nous le dire, qu’il avait choisi son métier par passion et prenait un plaisir immense à l’exercer. Je n’ai pas osé lui demander le montant de son salaire mais j’ai subodoré qu’il n’était pas élevé. En revanche il nous confirma qu’il ne comptait pas ses heures et que devant de tels spectacles - de sa tête il nous désigna le biotope enchanteur qui s’offrait à nos yeux – il pouvait s’attarder jusqu’à la nuit tombée. Une belle rencontre humaine, à mille années lumières des ratiocinations et des perfidies de politiciens en campagne qui encombrent actuellement nos radios et nos écrans. Ciel que c’était reposant. Vivaaaa !