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Haïti, Haïti chéri…
Maudit soit ce dieu chimérique
Qui avec une fureur satanique
Fait souffrir les indigents
Et protège tous les puissants.
Honte à cet allié des nantis
Qui s’acharne sur Haïti
Et sur le peuple haïtien,
Riche en peintres et en poètes;
Qui lui inflige ses tempêtes
Et ses cataclysmes chthoniens,
Puis ignominieusement sourit
Aux Saoud et aux Quatari.
Ces princes noirs du pétrole
Concentrent aujourd’hui leur haine
Sur cet infortuné Yémen,
Pilonnent ses marchés, ses écoles
Ses cimetières et ses rues
Avec la bénédiction de l’ONU,
Le discret mais puissant soutien
Du Mossad, des Américains,
De la France des droits de l’homme.
C’est à en tomber dans les pommes.
Maudit dieu, encensé par des milliardaires
Qui sans vergogne pillent notre terre
Et imposent à toute l’humanité
De vivre dans la crainte et la servilité.
On te dit infiniment bon, infiniment aimable,
Mais tu es en vérité bien pire que le diable.
On te dit tout puissant et miséricordieux,
Mais tu es sans pitié, féroce et haineux.
Après les villages broyés et les morts d’Italie
Le martyre d’Alep, ses milliers de cadavres,
Te revoici hélas de retour dans ce havre
Que sans cesse tu tourmentes et qui sans cesse revit
Te revoici, maudit, dans le ciel d’Haïti.
JB
J’adore, chères amies et chers amis la poésie et la peinture haïtiennes qui surgissent avec leurs narquoises couleurs et leurs parfums sans pareil du fumier divin qui empuantit leur terre. En Voici un aperçu. Vivaaaaa !
Vous avez ravagé fruits, lambourdes et fleurs
depuis noix, corossols jusqu’aux oranges aigres ;
tandis qu’en vos jardins rose, œillet, staphysaigre
charment les yeux, merci pour la tonte coiffeurs !
Merci pour les dollars dont nous sentons l’odeur
mais qu’au léger de main vos poches réintègrent,
en quarante cinq ans l’esclavage des nègres
vous a donné profits et plaisirs sans douleurs.
Merci pour notre sol ravagé, les compères
qui pour notre bonheur s’emparent de nos terres,
merci pour votre usure, effroyables békés.
Merci pour nos enfants déguenillés et blêmes,
merci pour tous ces maux et quand vous extorquez
le Montant de vos prêts, merci, merci quand même !
Emile Roumer
Le canal d’août faisait
Barbu barbelé
Un songe d’herbes
De bananeraie
De coupole bleue.
Des mangues persuasives
Des goyaves aigrefines
Mon bel ange révolté ô Raisonneur
C’était la mode annuelle
Mais on lynchait encore en Virginie
Et j’avais grand goût de toi Liberté
Une brise équivoque
Trancha la question
Elle m’induisit dans le vert de midi
Et la nonchalance chevelue
Et cette douceur de cuisses fraîches.
Puis séché
Au gré de la sucrerie
Je m’enfonçai corps et biens
Dans un lit de café doux
Comme un sein de nourrice noire
Je pensais t’enseigner la bienveillance
Mais ce n’était qu’un amour de fumée
Au réveil on n’était plus là
Croyez-moi si vous avez souffert
Au pays du Bondieu bon
Ne le dites à personne.
Philippe Thoby-Marcelin
VIVAAAAAAA !