Arbeit Carlos nom de dieu !

Bonjour tourterelles et mouettes d’Antibes que j’ai abandonnées pour venir soigner ma crève à Paris après une semaine agitée entre experts d’assurance dressant des devis, serruriers et techniciens de la sécurité. Mes bronches ronflent comme les forges de Vulcain et pour un peu je cracherais du feu. Mais passons à ma réflexion du jour.

A la suite de la tricherie du « dieselgate » qui a déjà coûté 18 milliards d’euros à Volkswagen, la firme allemande va supprimer 35000 emplois, trente cinq mille travailleurs jetés comme des kleenex parce que ses ingénieurs ont cru astucieux de tricher sur les indices de pollution en CO2 de leurs véhicules.

Même pour un constructeur de la taille de Volkswagen - le groupe a réalisé 213 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2015 et dégagé un résultat d'exploitation (hors éléments exceptionnels) de 12,8 milliards d'euros - des pertes d'une telle ampleur impliquent de douloureuses amputations.  

Des coupes ont été décidées dans les dépenses de recherche et de développement. Symboliquement, certaines activités sportives ont également été arrêtées, comme les courses d'endurance pour Audi ou le rallye pour Volkswagen. Mais, il y a un mais qui nous démontre s’il en était besoin, que les Allemands ont le pragmatisme chevillé au corps.

Imaginez que cette déplorable falsification, dénoncée en haut lieu, se soit produite à Renault-Nissan - dont le PDG Carlos Ghosn touche la modique somme de 15 millions d’Euros au bas mot, sans compter les stocks options – que serait-il advenu ? Il y aurait eu dégraissage massif, ça ne fait aucun doute et après ? Une faillite au pire. Au mieux une lente agonie.

Matthias Müller, le président du Directoire de la firme allemande très ébranlée par le scandale qui a porté atteinte à sa réputation d’excellence, a décidé, pour se passer de ce maudit diesel qui lui a coûté si cher, de s’orienter désormais sur la fabrication en série de véhicules électriques. D’ores et déjà, il a investi 3,5 milliards d’euros dans ce projet et prévoit de créer très vite pour le réaliser 9000 emplois nouveaux. On sent bien que le Phoenix va renaître de ces cendres. Je pensais, compte tenu de la pollution qui prévaut dans leur pays, que ce serait les Chinois, les grands novateurs en ce domaine. Eh bien non ! La première voiture électrique qui sortira massivement en série pour sonner le glas du moteur à explosion risque fort, comme la coccinelle de jadis qui l’a, lui, rendu très populaire, d’être une Volkswagen ! Allons, Carlos, cesse de t’endormir sur milliards et Arbeit !