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Depuis qu’Alep a été reprise, que les chrétiens, qui avaient fui la ville pour échapper aux égorgeurs de daech et consorts, ont pu revenir célébrer les messes de la nativité dans leurs églises dévastées, que sont devenus les hurleurs qui poussaient des cris assourdissants contre l’armée syrienne et russes lesquels, selon eux, combattaient non pas de sanguinaires djihadistes mais une valeureuse résistance syrienne en lutte contre la tyrannie d’Assad ? Comment la plupart des médias a-t-elle gobé des mois durant ce mensonge ? Comment a-t-on pu à ce point prendre les lecteurs, les téléspectateurs, les citoyens pour des imbéciles ? Oui, car même nos politiciens et nos présidents, si prompts à se rendre à Riad ou Doha, chez les hypocrites et fanatiques wahhabites pour y faire des courbettes et signer des contrats, y sont allés de leur indignation, allant jusqu'à parler de crimes de guerre perpétrés par les Russes en Syrie. On a durant ces derniers mois assisté à une désinformation sans précédent dans l’histoire. Il faut préciser que daech n’est pas composé que d’abrutis juste capables de crier « Allah Akbar » en massacrant allègrement chrétiens, yésidis, infidèles de toutes sortes et mécréants. Non, comme tout dogme criminel, il compte dans ses rangs une élite dévoyée qui maitrise parfaitement l’informatique et s’est révélée experte en mise en scènes truquées ou manipulations d’images. Ces propagandistes hors pair, qui auraient fait le bonheur d’un Goebbels, ont nourri jour après jour nos journaux, nos télés, nos gouvernements et tous les gouvernements du monde occidental de désinformations crédibles. Certes, les Russes qui en ce domaine, depuis Staline, en connaissent aussi un rayon ne se sont pas gênés dans cette guerre des affabulations et des cruautés. C’est bien pourquoi il fallait garder la tête froide et lucide, ce que certains - ils sont hélas très minoritaires aujourd’hui - se sont efforcés de faire en vérifiant chaque source et en recoupant leurs infos…

En revanche la grande presse comme on dit,  largement sous contrôle de puissances d’argent ou de lobbys atlantistes, a fait preuve d’un panurgisme pour le moins inquiétant, panurgisme incitant à penser que les méchants étaient les Syriens et les Russes et que les « insurgés » d’Alep étaient les gentils. Il est clair que n’ayant plus grand chose à se mettre sous la dent de ce côté ci de l’Euphrate la meute journalistique opérant dans ce secteur va sans doute rejoindre les bords du Tigre, à Mossoul, pour suivre cette fois les combats menés par la coalition pro américaine contre les islamistes retranchés dans le cœur de la cité. Et je vous le donne en mille. Là, le jeu sera totalement inversé. Les gentils seront, que dis-je, sont déjà depuis le début, les soldats de la coalition, et les méchants, ces affreux barbus massacreurs qui se servent des civils comme boucliers humains, à croire qu’à Alep, ils ne le faisaient pas.

Bref, on ne peut plus désormais se fier totalement à ceux qui ont pourtant la noble mission de nous informer en prenant parfois de grands risques, non pas parce qu’ils trahissent la déontologie, mais parce que si le sujet qu’ils envoient déplait au directeur de l’Info - lequel est directement dépendant du donneur d’ordre – il passe à la trappe. En clair, on ne le publie pas, on ne le diffuse pas. Il va directement dans la poubelle. Parfois certains reporters talentueux arrivent à franchir ce barrage par la puissance et l’incontestabilité de leur article, photographie ou vidéo, surtout s’ils sont plusieurs à fournir le même témoignage, mais c’est hélas de plus en plus difficile et donc de plus en plus rare.

Vous voulez un exemple patent de l’univocité médiatique ? Depuis qu’il a commencé, le conflit au Yémen suscite ma colère. Dans ce pays une grande partie du peuple de confession chiite est entré en rébellion contre le gouvernement pro-saoudien de Abd Rabbo Mansour Hadi et en 2015 a contraint ce dernier à se réfugier chez ses amis, à Ryad. Or le Yémen contrôle l’entrée du détroit de la mer rouge - Bab el mandeb, littéralement la « porte des lamentations » - par où passent tous les gros tankers bourrés de pétrole.

On comprend alors l’empressement du roi Salmane à monter avec le soutien logistique des Etats-Unis, la bienveillance des pays membres de l’OTAN, le silence assourdissant de l’ONU, une coalition comprenant bien sûr les Emirats arabes unis, le Soudan, la Jordanie etc.

Depuis le Yémen subit quotidiennement des raids aériens, certains avec nos très performants rafales qui font chaque jour des centaines de victimes. Ecoles et hôpitaux rasés, enfants broyés sous des tonnes de gravats, villes en ruines. Des ONG et des observateurs internationaux ont signalé ces frappes aériennes criminelles. Pourquoi ceux qui vilipendaient russes et syriens s’acharnant sur les pauvres rebelles aleppins, ne les ont-ils pas entendus ? Pourquoi n’ont-ils jamais dit un seul mot sur les bombardements aveugles et les bavures commises pas les Saoudiens. OUI POURQUOI ? Aujourd’hui encore, comme demain, sur ce conflit la grande presse est muette. A croire que pour elle, le peuple yéménite n’existe pas. Faut-il que l’argent des Saoud et des Al Thani soit hypnotisant pour museler à ce point tous ceux dont la mission est d’être, comme on me l’a appris jadis à l’école de journalisme, les témoins impartiaux du présent. Arrachons les œillères qu’on nous impose, désobéissons, n’acceptons plus les mensonges des puissants. Révoltons nous, nom de dieu !  Vivaaaaaa !             

Arrachons nos œillères !Arrachons nos œillères !
Arrachons nos œillères !Arrachons nos œillères !Arrachons nos œillères !
Arrachons nos œillères !Arrachons nos œillères !
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