HALTE AU FEU !

Que faire, oui que faire quand les rats criminels se terrent au cœur de la ville, au milieu de civils innocents et surtout quand ils manipulent, avec un sens aigu de la mise en scène, les images. Bien sûr, les familles alépines piégées au cœur de la vieille cité syrienne par les djihadistes souffrent terriblement. Méfions nous toutefois des scènes diffusées par les experts en propagande de Daech. Méfions-nous de ces rues jonchées de cadavres filmés fugitivement après avoir été badigeonnés de mercurochrome ou d’hémoglobine, de ces séquences d’enfants que l’on extrait des décombres à plusieurs reprises dans des lieux à chaque fois différents.

La plupart des secouristes sont eux-mêmes des islamiques, alors tout est conçu pour émouvoir le public occidental, serrer le cœur de tous ces bons chrétiens ou humanistes qu’accessoirement, en d’autres circonstances, on se plait à égorger. Oui, ce matin mon billet est dur mais quand j’entends encore Monsieur Guetta s’obstiner à qualifier d’insurgés ou de rebelles les tueurs de Daech, j’ai envie de hurler. Ces mots insurgés, rebelles, sont parés d’une aspiration libertaire située aux antipodes des pensées diaboliques nichées dans les cerveaux détraqués de ces monstres qui préfèrent laisser massacrer des milliers d’innocents plutôt que de d’aller affronter directement leurs assaillants.

Ne vous leurrez pas, s’il y en a parmi eux qui - nourrissant l’espoir insane d’accéder au bonheur éternel dans les jardins d’Allah - sont candidats au sacrifice suprême, beaucoup crèvent de trouille et ne cherchent qu’à se fondre dans la masse. C’est bien pour cela qu’ils ne permettent pas à la population de rejoindre la partie libérée de la ville. Ce qui se passe est vraiment horrible. C’est pourquoi, j’ai envie de dire aux Russes Stop ! Arrêtez vos bombardements. Contentez-vous désormais d’encercler la zone qui résiste encore et attendez que la faim fasse sortir les tueurs de leurs tanières. Il est vrai que, charité bien ordonnée commençant par soi-même, Daech se nourrit sur le dos de la population et c’est elle, seulement elle, que ce siège affame. Alors que faire ? Eh bien, ce que toute société civilisée se doit d’accomplir en pareille circonstance : laisser passer des convois humanitaires quitte à retarder l’issue finale et ouvrir, partout où c’est possible, des couloirs neutralisés afin de permettre aux civils de sortir du piège. Et si parmi eux se cachent les assassins, ce qui est plus que probable, il sera toujours temps de les confondre par la suite. Bien que pour moi il n’y ait pas d’insurgés mais rien que des tueurs aveuglés pas la haine dans l’Alep des djihadistes, ce matin je  crie haut et fort : HALTE AU FEU !