A peine François Hollande avait-il dit qu’il jetait l’éponge, qu’ils étaient déjà plus d’une dizaine à lever le bras et à s’écrier : Moi ! Moi ! Moi ! A les écouter, tous sont des candidats légitimes de la gauche. Et vous allez voir ce que vous allez voir, tous ont les solutions pour redresser la France. J’avais déjà subodoré hier - dans la réponse pleine de fermeté faite par Valls au chef de file des Républicains à l’assemblée (le maire très autoritaire de Provins) Christian Jacob qui le questionnait sur les indécisions de Hollande - que le renoncement avait déjà eu lieu et que son officialisation ne saurait tarder. Rien qu’au ton glorieux du petit coq catalan tous les députés présents à l’assemblée avaient eux aussi parfaitement compris qu’ils avaient devant eux le nouveau maître de la bassecour socialiste. Néanmoins, il va devoir encore batailler ferme contre quelques rivaux pour pouvoir régner sur le poulailler. Ce matin l’inévitable Montebourg répondait déjà à Léa Salamé sur France-Inter. Hier, Mélenchon avait fait beaucoup mieux puisqu’il était en direct au 20 heures de Gilles Bouleau au moment précis où Hollande annonçait sa défection.
Il est vrai que le patron du parti de gauche, qui se situe à gauche de la gauche, est passé depuis quelques années par dessus le grillage et s’affirme désormais comme un coq leader drainant dans son sillage des staliniens trahis et des gauchistes devenus presque raisonnables. La liste des prétendus déçus de la gauche rêvant d’accéder au fauteuil suprême frise la pléthore et la primaire qui s’annonce risque de nous réserver des affrontements peut-être un peu plus épicés que les fades engagements des républicains ayant permis l’émergence d’un coq de la vieille école, sans surprise et sans originalité, mais connaissant à la perfection les vertus de l’esquive à reculons.
Au demeurant il ne faut pas oublier que le grand choc aura lieu entre l’un des vainqueurs des primaires de droite ou de gauche et la blonde Walkyrie qui, comme poule de combat, peut rabattre le caquet à plus d’un jaboteur.
Aiguisez bien vos becs et que le meilleur gagne mais sans mon adhésion. Il y a belle lurette que ces joutes électorales ne me passionnent plus, même si parfois elles me font sourire. Au premier tour, bien que n’étant pas Trotskyste, je voterai probablement Philippe Poutou parce que c’est un vrai ouvrier qui ne se prend pas au sérieux et croit à ce qu’il dit. Pour le second tour je crains fort d’être contraint, faute de vrais choix, à opter pour le bulletin blanc, mais qui sait ? L’avenir peut nous réserver des surprises. Vivaaaaa !