A la Saint Valentin
Je m’affole soudain
Vais-je rater le poème
Qui te dira je t’aime ?
Je me gratte la tête,
Je rature et m’entête
Pas un seul vers ne sonne.
La rime n’est pas bonne.
Ô Rimbaud vient m’inspirer
J’ai quelquefois pleuré
Quand j’étais plus véloce.
Mais dans mes aubes claires
Pas de lune atroce,
Ni de soleil amer,
Que de douces lumières,
Un peu trop ordinaires
Pour ton génie précoce.
Ô Musset au cœur chaviré
Par les yeux de Ninon
Que tu as honorée
En magnifiant son nom.
Cette passion extrême
Sans aucune espérance
Autre que la souffrance
N’est pas celle que j’aime.
Donc, Verlaine au secours !
Toi qui changeais en émaux
Les plus simples des mots
Quand tu chantais l’amour.
Comment pourrais-je dire
Sans te faire sourire,
"C’est bien un pur bonheur
D’avouer à cette heure
Je sais vraiment pourquoi
Mon cœur a tant de joie"…
JB