Une petite redif en ce matin de paresse où j'ai surtout envie d'aller flâner au jardin du Luxembourg pour contempler ses ruchers et le réveil des butineuses qui vibrent de joie autour des premières fleurs. Viva
La pendule peut bien attendre encore un peu.
Nous aimons tant la vie qu’on veut s’y accrocher
Comme des coquillages agrippés aux rochers
Que cherchent à arracher des flots tempétueux.
Oui, nous résistons tous à ces coups de boutoir
Qui s’obstinent à vouloir nous faire lâcher prise.
C’est un combat, c’est vrai, qui se nourrit d’espoir,
De lassitude aussi en période de crise.
Jeune, on frôlait la mort dans nos fureurs de vivre,
Vieux, on cherche à la fuir, c’est elle qui nos frôle.
Pour ne point réfléchir, quelquefois on s’enivre
Et rêvons d’un temps où l’on avait le beau rôle.
A quoi bon dire à ceux nés il y a vingt ans,
Qu’à leur âge aussi nous mordions dans la vie
Avec des dents de loup. J’imagine aisément
Leur réplique cruelle : « Tu radotes papy ! »
Bientôt nos mains noueuses lâcheront le rocher
Où elles se sont désespérément attachées
Et nous serons rayés du monde des vivants
Qui doit à notre place inscrire les suivants.
Parfois quand je contemple les moules entassées
Sur un récif battu par des vagues en colère
Je pense aux humains grouillant sur cette terre
Qui étouffe et voudrait bien s’en débarrasser.
On est trop, c’est certain, à vivre sur sa surface
Et si l’on veut vraiment éviter son rejet
Il serait très urgent de nourrir le projet
De purger notre espèce de ses plus gros rapaces.
JB
La pub qui s'inscrit dans les textes est récente. Elle se fait contre ma volonté sans qu'on m'ait demandé mon avis. Ne la lisez surtout pas. C'est une intrusion.