Un soleil anémié telle une ronde opale
S’est levé ce matin sur une mer gris pâle.
Obstruant l’horizon de leurs traines factices
De livides cirrus s’étiraient jusqu’à Nice.
Le bleu du ciel lui-même avait beaucoup blanchi
A l’instar des cheveux d’une vieille lectrice
Assise sur le banc, près d’un mur défraichi
Où une plaque honore Nikos Kazantzakis.
Loin du pays natal l’inventeur de Zorba
Séjourna à Antibes durant sa longue errance
Dans une rue fleurie qui se trouve à deux pas
Et qui lui rappelait la Crète de son enfance.
La dame lisait « La liberté ou la mort »
Un livre en harmonie avec ce décor
Où l’on avait gravé ces mots du grand félibre :
« Je ne crains rien. Je n’espère rien. Je suis libre »
JB