Je pense qu'on peut dire beaucoup de choses sur Facebook à condition de les dire avec des mots qui portent sans choquer, de préférer la réflexion à l'insulte, la démonstration à l'affirmation, sauf bien sûr quand on est confronté à d'inqualifiables injustices ou à d'innommables tyrans. Il ne faut pas croire qu'il y a un flic derrière ce qu'écrit chaque "facebookien". Il en faudrait des dizaines de millions. Ce sont des robots qui font ce sale boulot et les robots, par essence, et jusqu'à preuve du contraire, ça ne réfléchit pas. Ils sont programmés sur des mots particuliers comme - excusez-moi de les citer en clair - enculés, pourritures, fumiers, salopards, ordures, connards et j'en passe. Quand ils les détectent, ils les signalent. Les modérateurs de FB ne réagissent pas sur le champ mais seulement si ces grossièretés deviennent trop fréquentes et que le robot multiplie ses messages d'alerte. Je parle en connaissance de cause ne m'étant pas privé d'employer le mot "gros con" ou "connard" à propos de Kim Jong-il, d'Erdogan, de Trump, etc.
Qu'Alexis ait été bloqué à plusieurs reprises me peine profondément. Néanmoins, il faut savoir jouer avec l'outil qu'on utilise si l'on veut pouvoir continuer de communiquer librement sans encourir de sanction. Moi, je pense qu'on peut tout dire sur FB et je ne me suis jamais privé de faire connaitre mes positions pourtant tranchées en faveur des Palestiniens, des Kurdes, de Bernie Sanders, mes haines à l'encontre des tyrans comme Erdogan, ou des ploutocrates wahhabites du golfe grands déstabilisateurs dans la région. Cependant le choix des mots a son importance et si on a le droit de détester les oppresseurs ou la haute finance, il faut aussi savoir admirer ce qui est admirable, faire preuve d'un certain éclectisme. Alexis est un grand lecteur, un connaisseur de l'histoire de l'humanité appréciable, un homme doué d'une belle culture et je trouve désolant qu'il soit victime d'un tel ostracisme. Peut être lui suffirait-il de modifier légèrement son langage, de mieux affuter ses arguments pour amadouer les contrôleurs et nous permettre d'avoir de nouveau le plaisir de le lire, de profiter de ses connaissances. J'ai proféré quelques injures dans ce texte et s'il n'est pas bloqué, cela confirmera ce que je viens de démontrer, que l'on peut tout dire en épiçant son propos d'une petite pincée de dérision, d'une larme de nuance et d'un zeste de tolérance. Nous attendons le retour d'Alex avec impatience, bien sûr.