La ruée sur le Nutella m’a inspiré ces quelques vers. En voyant les images de gens de tous âges qui se battaient presque pour attraper quelques pots de cet ingrédient néfaste pour la santé et nuisible pour l’environnement, je n’ai pu m’empêcher de penser aux liens qui unissaient les habitants de mon faubourg durant la guerre et les restrictions. Nos parents n’hésitaient pas à partager le peu qu’ils avaient avec le voisin si celui-ci se trouvait ce jour là démuni car ils savaient que cela pouvait aussi leur arriver et que le voisin, à son tour, leur viendrait en aide. Nom de dieu ! qu’a-t-on fait à notre peuple ?
Nutella, Nutella maudit !
On a beau leur répéter que le Nutella
Composé d’huile de palme contribue à détruire
Les grandes forêts pluviales, pour eux c’est du blabla.
Ils pensent à leur ventre, mais oublient de s’instruire.
On a dit que ces foules criardes et voraces
Qui se harpaillaient pour cette pâte sucrée
Venaient des quartiers pauvres. A l’instar des rapaces
Elles fondirent sur leur cible quand sonna la curée.
Je souffre de voir les humbles oublier la décence
Et réagir si mal devant de tels appâts
Ce système marchand noircit les consciences
Et de la solidarité souhaiterait le trépas.
On a beau répéter que les orangs outangs
Périssent à Bornéo, faute d’espace vital,
Que cette huile de palme, principal ingrédient
Entre autre du Nutella, va leur être fatale,
On a beau signaler les ravages inouïs
Des palmeraies qui tuent les écosystèmes
Et insister sur la nuisance des produits
Dérivés de ces huiles, les biscuits ou les crèmes,
Non ! Ils n’écoutent pas ! Est-ce la télévision
Qui les façonne ainsi et tuent leurs idéaux
Avec sa publicité et ses diffusions
De programmes ineptes qui les rendent idiots ?
Honte à ces mercantis qui corrompent les gens,
Et stimulent en eux les réflexes malsains.
Je pleure en voyant ces ruées d’indigents
Qui se battront demain pour un morceau de pain.
JB