Mes chères amies, mes proches camarades sans sombrer dans le « complotisme » on peut quand même à propos du 22 mars et de mai 1968 se poser quelques questions. La licence poétique me permet ce droit mais rien absolument rien ne vous oblige à approuver mes interrogations. Vivaaa !
Et si…
Et si, et si et si, mais avec tant de si
On pourrait mettre tout Paris en bouteille !
Ce 22 mars on pense au mois de mai, pardi
Pas celui de demain mais celui sans pareil
Qui fit battre nos cœurs dès le petit matin.
Ce mai soixante-huitard où de jeunes trublions
Qui, partis de Nanterre, vinrent au quartier latin
Propager l’utopie, prôner la rébellion
Contre les professeurs et leur pédagogie,
Contre la société et tous ses interdits,
Contre le « Général » et la démagogie
D’élus privilégiés qui servaient les nantis.
A leur tête s’illustrait un impétueux rouquin
Qui de ces révoltés était le parangon
A la fois insolent, hilare ou faquin
Brocardant les élites, se moquant d’Aragon…
Et si et si et si, ce chaud mois des cerises
Au parfum de grenades lacrymogènes -
Dois-je le penser, faut-il que je le dise -
Ne fut que l’effet d’un obscur stratagème
Ourdi outre-Atlantique dans d’inconnues tanières ?
La France était en paix comme l’a raconté
Le chroniqueur du monde Pierre Viansson-Ponté
Et voguait hors balise entre deux blocs en guerre.
A l’en croire, le pays s’ennuyait même un peu.
Des lois le protégeaient des raids de la finance.
Le chômage était faible, le peuple industrieux
Sans être très aisé évitait l’indigence.
Mais notre Commandant, fier indépendantiste,
S’était désamarré de la coalition
Qui faisait face aux flottes du bloc communiste
Pour rejoindre le camp d’émergentes nations
Soucieuses d’éviter ce cruel psychodrame.
A Phnom Penh, déclamant à l’instar des félibres,
Il fustigea les fauteurs de guerre au Vietnam.
A Montréal ce fut « Vive le Québec Libre ! »
Sans compter ses visites en Inde ou en Afrique
Ponctuées de discours que les Etats-Unis
Ressentaient à chaque fois comme des coups de triques
Et si finalement, le trublion, c’était LUI !!!
Lui ce grand insolent, cet éternel rebelle
Qui osa parler d’un peuple dominateur
Quand on le questionna à propos d’Israël
L’intouchable pays pour tous ses protecteurs.
Il fallait bâillonner ce donneur de leçon
Qui mettait la pagaille chez les Anglo-saxons
Et qui dans le tiers-monde déclenchait des liesses.
Qui donc pourrait l’abattre ? Pourquoi pas sa jeunesse ?
JB