Bon inutile de vous préciser la source d’inspiration de cette fable. Je crois que nous sommes nombreux à imaginer un monde qui aurait pu être très différent si l’homme ne s’était pas laisser envahir par l’instinct de domination, lequel dès l’aube des temps a déterminé notre évolution. Faute de voir émerger cette société idéale, comment ne pas être ému par des tentatives allant dans ce sens et qui sont, bien sûr, étouffées dans l’œuf par la force aveugle des Etats.
Je suis un campagnol !
Le chef élu des rats avec suffisance
Décida de chasser de gentils campagnols
Qui squattait un terrain tombé en déshérence
Pour y vivre heureux dans le respect du sol.
Ils y avaient crée un îlot libertaire
Qui échappait aux lois des maîtres de l’argent,
De ces gros rats chafouins doués pour les affaires
Qui tiennent avec leurs laisses ministres et présidents.
Cette enclave devait très vite disparaître
Pour ne pas se répandre sur le pays entier
Alors le chef des rats y envoya ses reitres
Afin de l’envahir et de tout incendier.
Deux milles rats casqués et caparaçonnés
Se ruèrent à l’assaut de ces rats différents
Qui avec leurs semblables se montrent attentionnés
Voient en eux des frangins et non des concurrents.
Dans une charge haineuse n’ayant rien d’héroïque
On détruisit leurs gites et leurs bergeries,
Piétina leurs jardins, fracassa leurs fabriques,
Rasa la brasserie et la boulangerie.
Bombardés de grenades qui leur brûlaient les yeux
Matraqués, houspillés, les tenaces bestioles
Refusaient de partir, s’accrochaient sur les lieux
Espérant un secours des autres campagnols
Qui dans tout le pays admiraient leur action.
Il en vint des milliers pour leur prêter main forte
Même des rats des villes bouleversés d’émotion
Se joignirent en grand nombre aux nouvelles cohortes.
Et la reprise en main que présumaient facile
Tous ces rats hauts placés qui jouent les mariolles
En perdurant propage une idée juvénile
Chez de vieux rats qui crient : Je suis un campagnol !
VIVAAAA !