Allez mes douces tourterelles et galants tourtereaux, je vous invite à méditer sur cette fable inspirée par le moineau païen, infidèle et goy qui ce matin selon son habitude s’est fugitivement posé sur la rambarde de ma fenêtre.
Trois frères aimaient un Dieu qui n’était pas le même
Yahvé était le nom du Dieu qu’aimait l’ainé
Dieu par Jésus avait la ferveur du deuxième
Et c’est le grand Allah que priait le dernier.
Ils se dirent que le vrai dieu était le leur
Et quand ils le louaient ils se sentaient si forts
Si pleins de certitude, qu’ils devinrent querelleurs.
Hélas aucun des trois ne conçut d’avoir tort.
Alors de père en fils ils se firent la guerre,
Une guerre éternelle qui a plus de mille ans
D’abord avec des sabres ou des cimeterres
Et puis avec des bombes et des gaz asphyxiants.
Tuez ! Leur dit ce dieu qui les rendit pervers
Ce dieu qu’ils croient puissant et miséricordieux
Ce dieu qu’ils qualifient de roi de l’univers
Ou ce dieu créateur de la terre et des cieux.
Trois dieux alors qu’un seul eût, qui sait, fait l’affaire
Si ce dieu leur avait donné de bons avis
Et appris que ce n’est pas au ciel mais sur terre
Qu’on pouvait en s’aimant construire un paradis
Moralité à quoi bon chercher dans les cieux
Ce qui peut-être est sous nos yeux.
JB