La Palestine au cœur.

Qui osera encore dire après les 58 tués de Gaza et les milliers de blessés que les terroristes sont les Gazaouites. Hier on a tous assisté via la télévision et les chaînes d’actualité à des scènes d’une violence insoutenables. D’un côté des lanceurs de pierre équipés de fronde, de l’autre une armée moderne avec ses snipers casqués, ses fusils automatiques de haute précision, ses drones, son artillerie… C’est le combat de David et Goliath inversé. Le géant Goliath c’est aujourd’hui Tsahal et Israël, le petit David, lui, c’est Gaza et la Palestine. Dans la bible c’est Goliath qui a été vaincu, hélas pour l’heure, c’est le Goliath israélien qui marque des points mais le combat est loin, très loin d’être terminé et pour qu’il s’achève il faudrait qu’Israël massacre jusqu’au dernier des Palestiniens.

C’est ainsi, que dans les années 30 et 40, Hitler comptait régler la question Juive. Puisse cette idée mortifère ne pas contaminer les cerveaux des extrémistes sionistes. Regardez bien ce qu’est aujourd’hui Gaza. Cerné par les barbelés de toutes parts, soumis à un blocus sévère par la marine d’Israël, ce territoire fait aujourd’hui penser à un vaste camp de concentration. Je dis bien « camp de concentration ». Impossible d’en sortir et impossible aussi d’y acheminer en suffisance aliments de première nécessité, médicaments, eaux, équipements divers. Les Gazaouites croupissent dans la fange et quand ils ne sont pas abattus par les tireurs d’élites ce sont toutes les pandémies de la misère qui les agressent et les tuent. On veut nous faire croire que le Hamas est le seul responsable. Si c’était le cas, ces pauvres Palestiniens n’auraient aucune chance de survivre entre une tyrannie intérieure qui les opprimerait et la barbarie extérieure qui les a emmurées dans ce ghetto.

 Je n’ai pas de sympathie particulière pour les dirigeants intégristes de ce Hamas qui reçut naguère les subsides secrets d’un certain Ariel Sharon, lequel voulait ainsi savonner la planche des leaders laïcs de l’OLP et pouvoir dire par la suite à ses protecteurs américains qu’il était confronté, non pas a une résistance populaire, mais à un terrorisme islamique. Ça Suffit ! Assez de ces duplicités qui pourrissent tout le Moyen Orient et menacent dangereusement le très fragile équilibre du monde. La vérité est hélas troublante. Israël, par je ne sais quel processus psychologique, inflige aux Palestiniens des humiliations, des répressions, un rejet qui ne peut que nous rappeler l'époque sinistre où les Juifs d’Europe étaient parqués dans les camps et victimes d’une barbarie génocidaire. On n’en n’est pas encore là, mais il est grand temps de mettre un terme à cette situation si l’on ne veut pas revenir à la période la plus lugubre de l’histoire de l’humanité. L’ami Jean-Claude Perpère, hier, à chaud, pendant que des Gazaouites tombaient sous le feu meurtrier de Tsahal, a composé ce poème qui a jailli de son cerveau et de son cœur comme un puissant cri de révolte que je vous invite à lire. Vivaaaa !  

Massacre

Sont-ils donc fous ces gens qui s’obstinent à hurler

Derrière les merlons et le fer barbelé

Qui marquent une frontière qu’ils savent inapprochable.

Ils l’approchent pourtant malgré la mort probable

Dispensée par les balles des soldats d’Israël

Lesquels, sans état d’âme et sans craindre le ciel,

Obéissent aux ordres et tirent dans la foule.

Et tant mieux si des ruisseaux de sang coulent,

Pourvu que ce sang-là soit sang palestinien

Puisque aux yeux du monde il ne compte pour rien.

Mais obéir aux ordres, même les plus iniques,

C’est ce qu’on reprochait à ces soldats cyniques

Qui ont dévasté l’Europe pendant près de six ans

Tuant des millions d’hommes, femmes et enfants.

Et quant à s’approcher trop près d’une barrière

Qu’elle soit celle d’un camp ou bien d’une frontière,

Cela valait la mort soudaine et sans pitié.

Ces actes furent jugés crime contre l’humanité.

Pour Trump/Netanyahou, odieux démagogues

Faire parler la poudre vaut mieux que le dialogue.

Et leur brutalité a subverti le droit.

La vie palestinienne pèse de peu de poids.

L’argument du plus fort est suprême raison.

On tire sur les hommes comme on tire au pigeon,

Le décompte, ce jour, a battu un record :

Cinquante-huit « objectifs » étendus raides morts,

La plupart jeunes hommes, adolescents, huit gosses.

Qui donc arrêtera cet abattage atroce?

Qui se soucie encore de ce peuple écrasé

Sous la botte d’un autre qu’on a sacralisé

Parce que ses aïeux ont tant et tant souffert ?

Au plus fort, la Terre Sainte. Et au vaincu, l’Enfer.

JCP, Paris le 13.05.2018