Le jeune Tchétchène naturalisé qui a poignardé place de l’opéra à Paris des promeneurs pacifiques m’a inspiré ces vers qui tout en volant vers vous n’iront pas très loin. Et pourtant ils sont désormais dans le cyberespace et comme les colibris de la légende revisitée par Pierre Rabhi, ils font leur part…
Un cri du cœur
Le terrorisme cette tumeur jadis passagère
Frappait les sociétés qui n’offraient plus d’espoir
Mais depuis qu’il s’exprime sur la planète entière
N’est-il toujours qu’un éphémère exutoire.
Ou bien un mal pérenne qui s’est métastasé ?
Eh, oui, cette question, il faut se la poser.
On a connu jadis nihilistes et anars
Qui tuaient des présidents, des empereurs ou des tzars
Dans l’idée de faire naitre des sociétés plus justes.
Or leurs actes n’annonçaient que d’atroces tueries.
Elles permirent d’abattre les systèmes vétustes
Et de les remplacer par une tromperie
Qui, se parant des fards de la démocratie,
Donnaient un coup de jeune au vieux capitalisme
Pour lui restituer faste et suprématie
Sous le captieux vocable de libéralisme.
Bien sûr rien ne changea. Des riches le paradis,
Cette terre resta l’enfer des miséreux.
Aux premiers les palais, aux autres les taudis.
Quand les athées échouent, il ne reste que dieu.
Or ce dieu des exclus ne peut être clément.
C’est un dieu vengeur captant toutes les rages,
Sans miséricorde, plein de ressentiments,
Qui pousse ses fidèles aux pires des carnages.
Puisque ici bas, sur terre, ça va de mal en pis
Mieux vaut aller au ciel avec un lot d’humains,
Ne laisser à ces foules veules aucun répit.
Dieu parmi les victimes reconnaîtra les siens.
De riches potentats, des Etats opulents
Soutiennent en sous mains les prêcheurs de malheur
Qui propagent partout ce dogme virulent
Afin d’entretenir de fructueuses terreurs.
La peur rend rarement les hommes téméraires,
Mais elle profite à ceux qui trouvent intérêt
A les voir tous soumis au monde des affaires
Saccageant la planète sans l’ombre d’un regret.
Cet Allah n’est pas grand. Il est instrumenté
Comme l’a été parfois le même dieu chrétien
Ou Yahvé le dieu Juif qui les a enfantés.
Le dieu qu’il faut aimer ne prône que le bien.
Si pour aucun des trois, c’est la priorité
Mieux vaut apostasier et vénérer la terre
Qui nous a tous créés et permis d’exister.
C’est à ceux qui la tuent qu’il faut faire la guerre.
C’est ce que je dirais à tous ces fous de dieu
Si ma voix parvenait à percer les clameurs
Des radios, des télés, qu’on entend en tous lieux.
Mais non, ce ne sera qu’un faible cri du cœur.
Seuls quelques amis parviendront à l’entendre
Et eux, je ne crois pas que je vais les surprendre.
VIVAAAA !