Ce matin le moineau ne s’est pas posé le rebord de ma fenêtre. Hier, non plus d’ailleurs. Ce n’est pas un rossignol qui revient en tenant par la main une belle princesse, comme le dit la chanson. Non, c’est un simple moineau de Paris, si rare aujourd’hui où, l’un après l’autre, la pollution les fait disparaître. Peut-être est-il mort ? Il n’avait pas l’air très en forme ces derniers temps. Les voraces pigeons ne lui laissaient aucune miette. Puisse mon rouge gorge d’Antibes ne pas avoir été victime de l’appétit des tourterelles. A chaque saut du lit, sur l’écran de mon ordi, j’inscris des mots qui deviennent des vers, puis des sonnets ou des quatrains et en même temps que je tape sur mon clavier, je pense et donc, je suis…
Voici des fruits des fleurs, des feuilles et des branches…
Méditation ce mot est-il miraculeux?
On nous dit méditez, vous vous sentirez mieux !
Mais méditez sur qui, sur son Moi ou sur Dieu ?
Or, dieu je n’y crois pas et ça me rend furieux
De penser qu’on peu donc méditer sur son moi
Ou sur rien tout et faire le vide en soi.
Or, si on fait le vide à quoi bon réfléchir ?
Ah, oui, j’ai tout compris, il faut savoir mourir
Tout en étant vivant comme ces méduses
Qui n’ont pas de cerveaux, qui suivent les courants
Et sèment sur les plages leur gélatine obtuse.
Moi, je veux vivre fort et surtout à plein temps
Ne pas me refermer comme une huitre qui a peur
Et gouter de la vie tous les précieux instants,
Qu’ils soient pleins d’allégresse ou chargés de douleur.
Plutôt que ce repli qu’est la méditation
Pourquoi ne pas s’ouvrir et tenter de capter
Dans ce maelström de clameurs et d’agitations
Qu’est notre vie sur terre, l’ineffable beauté
Qui se révèle à nous par la contemplation ?
C’est elle qui me permet avec des mots choisis
D’écrire chaque matin un peu de poésie.
VIVAAA !