Chaque matin à mon réveil je passe au moins une heurte à nettoyer la Jardinière d’Antibes victimes de pollueurs nocturnes. Aujourd’hui je suis à Paris pour faire soigner ma hanche. Dans une semaine avec Marion nous serons à Poros et nous ne reviendrons qu’a la fin de l’été dans notre petit, tout petit paradis antibois.
La jardinière d’Antibes est une rocaille
Devant notre maison à l’entrée de la rue.
Je l’ai créée moi-même, un passionnant travail
Qui n’est pas à l’abri des cuistres et malotrus
Ces plantes et ces fleurs sont offertes à la vue
Des passants qui les prennent en photo très souvent.
Certains même m’accordent d’amicaux saluts
Quand ils me voient m'en occuper si tendrement.
Les bleus des plumbagos, les roses des lauriers
Les sabres du yucca, les aiguilles des nopals
Les pointes du phénix, l’éclat vif des pourpiers
Devraient pouvoir neutraliser l’instinct trivial
Des promeneurs de chiens et des buveurs de bière
Qui leurs offrent en sachet les crottes de leurs bêtes
Ou, les ayant sifflées, leurs immondes canettes.
Eh bien non ! Ils s’acharnent, ces êtres trop primaires
Pour aimer les jardins si modestes soient-ils.
Ils souillent leur beauté, les mettent en péril
En écrasant en plus leurs mégots dans les sols.
Toutes ces pollutions je les vis comme un viol.
Je hais ces saccageurs que l’été nous amène.
Je hais ces chiens chieurs que la nuit on promène.
Je hais tous ces soulins buveurs de Heineken,
Mais j’aime mes voisines qui parfois les surprennent
Et comme des harpies les tancent avec vigueur,
Ou réparent leurs dégâts durant mes absences,
Car pendant les deux mois de grosse affluence
Je préfère quitter ce lieu cher à mon cœur.
JB