Voici le pamphlet que m’a inspiré la démission de Nicolas Hulot
L’avaleur de couleuvre
Hulot s’en est allé, trainant un peu la patte
Mais ne pouvait rester à cause du glyphosate.
Et de tous ces produits dit phytosanitaires
Qui faute d’être sains provoquent des cancers.
La justice a tranché, là-bas, en Amérique
Et lourdement puni Monsanto et Bayer.
Il fallait réagir chez nous et se défaire
Du ministre Travert et de toute sa clique
Puis, en agriculture, changer de politique.
La PAC ne permettant aucun revirement
On se donna cinq ans, tragique atermoiement,
Pour tenter de trouver des produits moins toxiques.
Canicules et orages ont durant cet été
Mis en évidence les effets climatiques
Des autres pollutions cette fois atmosphériques
Qui furent une autre source de contrariété
Le petit Nicolas soucieux de son image
En vint à se poser l’insoluble question
Comment tout transformer, usines, voitures, camions
Et sortir du pétrole qui fait tant de ravages ?
Il eut dans tous ses rêves des visions de malheur -
Enormes migrations et guerres climatiques -
Lui, seul, face au chaos, impossible gageure !
Il perdit le sommeil. L’urgence écologique
Ne faisait pas recette, qui s’en souciait vraiment ?
Le permafrost fondait dégageant du méthane
Un gaz auteur de très anciens réchauffements
Qui avait tué la vie et mis la terre en panne
De créativité pour cinq millions d’années.
L’extinction du Permien, qui donc s’en souvient ?
Peu de gens la connaissent. Comment imaginer
Une terre sans vie où il ne pousse rien ?
Hulot dans ses nuits blanches écoutait la hulotte
Qui semblait le huer pour son manque d’aplomb
Et ce harcèlement lui donnait la tremblote
Déjà certains fidèles le traitaient de félon.
Oui, qu’était-il vraiment dans ce gouvernement
Un numéro trois sans une once de pouvoir
Que Macron utilisait comme faire-valoir
Sans vraiment tenir compte de ses arguments ?
Comment dire aux Chinois ou aux Américains
Aux Russes et aux Indiens, voire à nos citoyens
D’arrêter de polluer, de changer d’attitude
Les catastrophes actuelles n’étant qu’un prélude.
Tout le monde s’en fout. Hulot le savait bien,
Lui qui a cinq voitures et un bateau puissant
Et qui aurait pu, qui sait, vivre avec presque rien
S’il avait eu la chance de gagner peu d’argent.
Non il ne pouvait pas changer nos habitudes
Ni les siennes bien sûr. Et étant peu crédible
Le ministre écolo des médias fut la cible.
Que faire pour éviter les flèches les plus rudes ?
Lui qui avait aimé tous les engins volants
Les sous-marins aussi pour explorer la terre
Sans voir les pollutions dont elle avait souffert
En quittant sa fonction souffrit énormément.
Les annales retiendront surtout de son grand œuvre
Qu'il fut l'un des meilleurs avaleurs de couleuvres.
JB