L’avantage, ou peut-être l’inconvénient d’avoir un petit sommeil, c’est de penser beaucoup, parfois en étant optimiste et donc joyeux, parfois en étant pessimiste et ombrageux et parfois aussi en étant tout simplement lucide. Viva !
Le syndrome du troupeau
Ce matin, au réveil, je pensais aux humains,
A notre étrange espèce, clairsemée de génies
Qui se laisse séduire par d’ambitieux gredins,
Leurs discours enjôleurs et leur petit vernis.
Pourquoi sommes-nous sourds aux vraies intelligences -
Pas vraiment sourds en fait, disons peu réceptifs
A leurs lucidités, aux alertes qu’elles lancent -
Et sensibles aux promesses des beaux parleurs publics ?
On les aime pourtant ces sages éclairants
Mais ils nous font si peur avec leurs prédictions
Qu’on préfère écouter les marchands d’orviétan.
Et comme les moutons de panurge on avance
Vers le grand précipice sans trop de réflexion,
En ne s’écartant pas du troupeau par prudence.
JB