Re-promenade ce matin le long des remparts. La furibarde n’est toujours pas apaisée. Tout à l’heure elle m’a craché au visage. Elle est sans pitié pour le baigneur solitaire qui aurait tant aimé être accueilli en amant fidèle.
« Vous nagiez, j’en suis fort aise. Eh bien marchez maintenant ! ».
Le vent souffle moins fort, mais encore la mer gronde
Et ses renâclements ont agité mes rêves.
Dehors, dans l’aube rose, brille une lune ronde
Comme un œil stupéfait par la nuit qui s’achève.
Le soleil ne veut pas que le ciel s’assombrisse
Et jaillit plein d’ardeur comme si c’était l’été
Mais il est en retard ce flamboyant complice
Et la fraicheur de l’air n’en est pas affectée.
Il a beau parader, la saison est finie.
Les ciels sont bien moins bleu, les flots plus agités.
Les couleurs peu à peu se sont toutes adoucies.
Je marche vers la mer mais la mer me refuse.
C’est le temps des marées et des colères obtuses.
Et je sens que s’approche la fin des éclaircies.
JB