Allez savoir pourquoi mon cerveau ce matin m’a inspiré ce poème ?
Les canaris
Juste après cette maudite pub
Un canari bien jaune sifflotait dans sa cage.
On l’avait enfermé pour son très grand talent
Dans l’improvisation de joyeux babillages
Qui nonobstant n’étaient que des ressentiments.
Le drame de ce jaunet était sa belle voix.
Quand il se lamentait il subjuguait ses maîtres
Convaincus que ses trilles exprimaient de la joie
Alors qu’au contraire elles traduisaient son mal-être.
Personne n’est conçu pour vivre dans une cage.
Toutes les créatures ont horreur des prisons
Et quand on les y met, elles font de grands tapages
Puis s’enferment dans le mutisme et tournent en rond.
Un jour le canari las de flûter sa peine
Se tut et sautilla autour de ses barreaux
Refusa de picorer dans son bol de graines
Et ne s’approcha plus de sa coupelle d’eau.
De soif et de faim il serait sans doute mort
Si une petite fille attendrie par son sort
Ne l’avait réchauffé dans le creux de ses mains
Avant de le libérer dans un proche jardin.
Là, le jaune oiseau retrouva des copains
Qui avaient eux aussi arrêté de chanter
Et été délivrés par de gentils gamins
Que leur renoncement avait fort attristés.
Tous ensemble alors ils formèrent un orchestre
Pour être entendus des autres canaris
Qui vivaient encore quelque part sous séquestre,
Et répandre l’espoir par leur charivari.
Leurs semblables enfermés cessèrent donc de geindre
Cette mutité soudaine attrista leurs geôliers.
N’étant plus bons à rien, les laisseraient-ils rejoindre
Ceux qui dehors chantaient sans y être priés ?
Le jaune cette couleur de la passivité
Devint alors l’emblème de grandes espérances
Pour tous les canaris encore dans la souffrance
Qui écoutant leurs frères, rêvaient de liberté.
Vivaaaa !
JB
La pub qui s'inscrit dans les textes est récente. Elle se fait contre ma volonté sans qu'on m'ait demandé mon avis. Ne la lisez surtout pas. C'est une intrusion.