Ce matin c’est le football qui a allumé mes neurones
Les grandes diversions
Pour Marx l’opium du peuple était la religion
Dirait-il encore ça, s’il revenait sur terre ?
Peut-être complèterait il sa comparaison
En y ajoutant le foot et ses effets pervers.
Déjà, les jeux du cirque détournaient les Romains
Des tyrannies et abus des Césars dictateurs
Commode, par la triche, sut gagner leur soutien
En se faisant passer pour un grand gladiateur.
Les gens du peuple eux-mêmes criaient « vive l’Empereur »
Quand il plantait son glaive dans le cœur d’un rétiaire.
Pourtant, Rome se délitait derrière ces clameurs,
Minée par la corruption, le vice, la misère.
Les Eglises, c’est vrai, ont aussi enfumé
Les indigents qui rêvaient de lait et de miel
Derrière des châtelains poudrés et parfumés.
Et elles leur promettaient d’obtenir dans le ciel
Les mêmes avantages que tous ces hobereaux
Qui avaient ici bas ce qu’eux auraient là-haut.
Venons en au football et à ses subterfuges
C’est par ce jeu sans risque qu’aujourd’hui on nous gruge.
Regardez ces joueurs qui pètent dans la soie
Jouissent de privilèges, vivent comme des rois,
Et gagnent autant d’argent que des chefs d’industrie
Pourtant, ce n’est jamais contre eux que le peuple crie.
A l’instar de Commode, ils détournent ses fureurs.
Aujourd’hui le ballon fait office de glaive
Les pieds ont remplacé les mains des vieux sabreurs
On gagne ou on perd mais personne ne crève.
Moins cruelle, la finalité reste la même
Si on hait les nantis, on aime les champions
Qui aident à prolonger les travers des systèmes
Par des idolâtries qui sont des diversions
JB
VIVAAAA !