Ce poème raconte notre promenade hier dans Paris
On s’était surnommés « arpenteurs des cités »
Et l’on a « piétonné » sur tous les continents
Dans des mégapoles bruyantes et agitées
Et dans des villes mortes au silence prenant.
Leurs noms nous emplissent d’images féeriques
De parfums, de couleurs, de foules vagabondes
Ils chantent dans nos têtes comme des mots magiques
Qui nous emportent loin en moins d’une seconde.
Bangkok, Phnom Penh, Saïgon, Tulum, Oaxaca.
Le Mexique est parti. Est-on aux Canaries ?
On y était mais déjà on est chez les Incas
Et du Machu Picchu on revient sur PARIS.
On marche de Vaugirard à la place Saint Sulpice.
On déjeune chez Sergio à Saint Germain des Prés
Puis de la rue Bonaparte, par la force motrice
De nos vieilles guiboles, de la Seine diaprée
Par un soleil tout neuf, on va longer la rive
Droite, bordée de péniches. Un très léger méandre
Conduira cahin-caha nos pensées évasives,
Au son des bateaux mouches, sous le pont Alexandre.
Au pont de l’Alma on refera surface.
On rejoindra la rue de l’Université
Qui, sur la rive gauche, habilement s’efface
Du grand tumulte urbain. Dans un salon de thé,
Près du musée des Arts Premiers, un bref arrêt
Apaisera les douleurs d’une hanche rebelle.
Après une citronnade au gingembre, d’un trait
On atteindra le champ de Mars et la tour Eiffel.
Les vieux même en boitant s’efforcent de marcher
Les jeunes eux se déplacent avec des trottinettes
Qui envahissent les rues, les places et les marchés
Et quand ils sont lassés, sur les trottoirs les jettent
C’est l’ubérisation dans toute son horreur
D’autres très mal payés pour faire les larbins,
Les rechargent la nuit et, au petit matin
Viennent les aligner pour les clients jeteurs,.
Mais Paris est la ville de ces deux arpenteurs.
Ils ont dans leur mémoire tant de belles cités
Qui se rappellent à eux quand ils sont dans la leur
Qu'ils vont en rêvassant, sans se précipiter.
Vivaaaa !
JB