Quand la vue baisse, l'imagination s'accroit
Il s’en met plein les yeux, parce que ses yeux le quittent
Et ne supportent plus les rayons du soleil.
Les lumières trop vives lui sont hélas proscrites
Sauf quand il les rêve dans ses légers sommeils.
Il lui reste quand même quelques aurores roses,
Ou safranées comme les appréciaient Homère,
Des lumières mouillées que le crachin arrose
Entre deux éclaircies qui font luire la terre.
Il lui reste les fleurs qui résistent à l’ombre
Grâce à leurs couleurs capables de s’adapter,
De garder un éclat même dans les coins sombres
Et, durant le temps de vie qui leur est compté,
D’embellir tous les lieux où elles ont éclos.
Ce peut être près d’un mur sur les quais de la Seine
Au cœur du vieil Antibes dans un petit enclos
Ou dans le jardinet d’une maison toulousaine.
Ce peut être sur les rives de la Chao Phraya
Ou celles du Mékong son très proche voisin.
Ce peut être sur un balconnet de Baya
Ou de Belo Horizonte qui n’est pas très loin.
Ce peut être partout dans ces propices heures
Où l’œil n’est plus blessé par des rayons trop forts
Et quand la cécité le privera des fleurs
Leur parfum l’aidera à les revoir encore.
VIVAAA !
JB