Je pense donc je fuis…
Homo-sapiens
C’est un fait, les primates n’aiment pas les touffeurs
Ni les froids polaires comme les manchots empereurs.
C’est pourquoi ils recherchent les ombres et la douceur
Des forêts qui leur offrent sureté et fraicheur.
Il faudrait dire cela, hélas, à l’imparfait
Car les forêts subissent la rage « écocidaire »
D’un simiforme tenace qui se voulant parfait
Transgresse les équilibres qui régissent la terre.
Convaincu d’avoir quitté l’animalité,
Il fut le seul primate un jour à oser croire
Qu’il était l’être élu. Alors sans hésiter
Il subjugua les autres pour mieux se promouvoir.
Il avait ces avantages de la bipédie
Et deux mains très habiles pour pouvoir s’équiper,
L’aptitude à commettre de grandes perfidies
Et un sens du calcul très développé.
Hélas, trois fois hélas, il manquait de raison
Et ses actions étaient toutes à très courte vue.
Dictées par l’intérêt, elles troublaient sa vision
El lui faisaient commettre de graves bévues.
Jamais les grands gorilles ou les orang-outangs
Les chimpanzés, les ouistitis ou les gibbons
Ne se plairaient à tuer leur environnement
Pourquoi le feraient-ils ? Ils sont bien où ils sont,
Et se contentent de ce que la nature leur donne,
A l’inverse de nous qui imposons nos lois.
Pauvres ou riches nous sommes une funeste maldonne
Que la terre en courroux cramerait avec joie.
Les moins pauvres d’entre nous détestent les nantis
Voudraient les faire choir mais au fond les envient,
Et s’ils prennent le pouvoir, hors de rares exceptions,
Ils se goinfrent à leur tour sans aucune restriction.
On a commis d’irréparables déprédations.
On a empoisonné même l’air qu’on respire
Nous, les homo-sapiens, des prédateurs, les pires,
Nous avons déclenché la sixième extinction.
La cloche de la Garoupe a tinté onze fois
L’extinction peut attendre, j’ai été trop bavard
La terre est, c’est certain, en très grand désarroi
Mais, je fonce à la mer car je suis en retard.
Vamos ! Adelante ! Avanti ! En avant !Go !
Le soleil tape dur, il fait déjà trop chaud.
Je rebrousse chemin et oubliant mes peurs
Me vautre telle une larve près d’un climatiseur.
Maudit homo sapiens, je mérite la mort
Mon attitude s’oppose à mes indignations
Sur mon inconséquence je suis bien sûr d’accord
Mais quand on cuit dehors, la fraicheur c’est trop bon…
Vivaaaa !
JB