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Août à Paris…

Mes pensées du jour

 

 

De mon bureau j’entends bourdonner les moteurs.

De retour les juilletistes s’en donnent à cœur joie

Et le pied presque à fond sur l’accélérateur

Aux aoûtiens absents ils disent : « c’est nous les rois !

 

Vous avez eu juillet pour rouler sans partage

Dans les avenues vides de Paris libéré

De ses flux de voitures et des embouteillages

C’est à nous maintenant de ne plus galérer ».

 

Et donc ça roule peu mais ça roule trop vite

Au volant le bronzé se sent pousser des ailes.

Et tel un aigle il plane et fonce de plus belle.

Méfions-nous piétons, pas sûr qu’il nous évite. 

 

C’est vrai les rues respirent mais gare à ces autos

Qui surgissent soudain, comme tombées du ciel

En quête d’une proie. Trottinettes ou motos

Sont aussi, croyez-moi des risques potentiels.

 

Nous les flâneurs qui aimons arpenter les cités

Sommes devenus la cible des engins mécaniques.

Même en aout il  y a des accidents tragiques.

Chaque jour, des sirènes hurlent pour l’attester.  

 

Les moteurs modifient notre tempérament.

Leur puissance nous grise jusqu'à l’exaltation.

Les voitures deviennent une prolongation

D’un moi qui se dilate déraisonnablement.

 

L’accélérateur a un pouvoir orgasmique

Chez certains qui confondent vitesse et érection.

Il attise aussi l’instinct de possession

On dit c’est « MA » voiture, fait caractéristique,

 

Comme on dirait c’est MA femme ou c’est MON époux,

Le second cas est un peu moins courant, c’est clair,

Les mâles étant plus dominateurs et jaloux

Que les femelles chez la plupart des mammifères.

 

Mais revenons au fait qui, moi, me préoccupe.

Et je ne suis pas le seul à m’interroger

Sur ces engins roulants qui font de nous des dupes

Quand ils sont si intimes qu’on ne peut les juger.

 

Et pourtant la terre, elle, ne les supporte plus.

Elle nous alerte tous par ses coups de colère

La canicule ici, là un typhon sévère,

Et des coulées de boue dévalant les talus.

 

Du méthane qui explose là-bas en Sibérie

Quand le permafrost fond en exsudant ce gaz,

Des sols qui se craquellent, des orages en série.

Nous sommes devenus d’inconscients Kamikazes.

 

Septembre va venir sans tambour ni trompette.

Les rues vont s’obstruer et les trottoirs aussi.

Les piétons devront esquiver les trottinettes

Et le sort des humains sentira le roussi.

 

Pourtant nous sommes riches d’un hymne national

Qui nous invite à marcher vers le jour de gloire

Pourquoi sommes nous sourds à cet appel crucial

Marchons ! Marchons amis, unissons nos espoirs.    

 

VIVAAAAA !

 

 JB

Août à Paris…Août à Paris…
Août à Paris…Août à Paris…
Août à Paris…Août à Paris…Août à Paris…
Août à Paris…Août à Paris…
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