Chaque matin à huit heures trente une de mes proches voisines me récupère pour aller nager. Nous retrouvons là-bas d’autres dames antiboises matinales qui viennent prendre leur bain avant de retourner vaquer à leurs occupations, à l’heure où les touristes commencent seulement à arriver sur les plages pour y passer leurs journées. Dans une mer encore déserte où nous nageons durant presque deux heures, j’ai l’insigne privilège d’assister non seulement à leurs ébats mais aussi à leurs débats orchestrés avec maestria par mon aimable voisine. A l’instar des tribus amérindiennes je l’ai baptisée « La nageuse qui nage à l’envers ». Voici pourquoi.
Les nageuses d’Antibes
La mer a parfois des imprécations sévères
Quand le vent la flagelle et qu’elle est en colère.
Ce matin bien que proche elle me paraît très loin
Et me susurre des mots inaudibles mais sereins
Donc j’y vais de ce pas avec ma voisine
Qui nage à reculons quand avec ses copines
Elle papote dans l’eau comme sur une terrasse
Durant deux kilomètres sans jamais être lasse.
C’est une performance qui vraiment me sidère
De faire tant de chemin en nageant à l’envers
Et en regardant toutes ses interlocutrices
Qui, elles, nagent normalement et discutent de tout
Avec cette naïade qui gère leur bagout
Sans jamais ralentir sa brasse novatrice.
VIVA
JB