Plus de béton, plus de ghettos, de l’espace pour tous et les intolérances s’apaiseront d’elles-mêmes. Mais est-ce vraiment ce que veulent ceux qui profitent de la division des humains : les financiers, les émirs gavés et corrompus du pétrole, la grande confrérie des prédateurs milliardaires ???
La force du milieu. (Poème après l'intrusion de la pub)
On n’est pas du pays où l’on naît par hasard
Mais de celui où l’on pousse quand on est enfant
Et qui va modeler notre tempérament.
Bien que né à Marseille, je suis un SAVOYARD.
Même si je n’ai aucune ascendance Allobroge
J’ai, enfant, chanté fort « Allobroges vaillants »
Quand sous l’occupation on tressait des éloges
A ces Gaulois que Rome jugeait peu engageants.
Mais soyons raisonnables et balayons le mythe
Des peuples purs qui datent de l’aube des temps.
Aujourd’hui ils sont tous d’essence composite
Et ce qui fait le lien, c’est l’environnement.
La Savoie fut latinisée par les Romains
Qui copulèrent avec ses Gauloises fécondes.
Plus tard elle se soumit à une chefferie burgonde
Qui engendra des ducs appelés « Blanche Main ».
Puis ces « Bianca Mano » grâce à Garibaldi
De princes du Piémont devinrent rois d’Italie.
Voulant faire oublier leur surnom d’autrefois
Ils avaient adopté le nom de la Savoie,
Leur premier fief conquis après une longue errance
Qu’ils surent faire briller aux temps des allégeances,
Quand les Germains ayant succédé aux Romains
Géraient le Saint Empire avec intransigeance.
Oublions les Maures qui ne firent que passer
Laissant dans leur sillage des filles engrossées,
Ou les Espagnols qui, au service des Habsbourg,
Semèrent des bâtards dans nombre de nos bourgs.
Ce bref rappel des coïts de soudards ambulants
Prouve que le façonneur est le milieu ambiant
C’est lui qui nous pétrit, forme notre conscient
Développe notre esprit, nous donne notre accent.
Et ce milieu ambiant se nomme aussi terroir
Ou terre d’un endroit aux aspects spécifiques.
Elle transmet aux humains des caractéristiques
Qui sont la preuve de son fascinant pouvoir.
L’aède occitan qui sait ciseler les mots
De sa plume d’orfèvre pour nous les déclamer
D’une voix qui roucoule ou peut nous alarmer,
Comme un orage se répercutant en écho,
Qui est-il ? Y a-t-il en lui des traces de vieux Celtes,
Beaucoup de Wisigoths et du Vandales en guelte,
De l’Arabe pour sûr, du Saxon pourquoi pas ?
Les Anglais ont aussi séjourné par là-bas.
Ce troubadour du pays d’oc est Ariégeois
Et les envahisseurs n’ont pas changé la donne.
Comme partout, ici, la terre seule façonne
Des gens au même accent et au même patois.
Certes elle ne cherche pas à changer les couleurs
Mais elle modifie les cerveaux et les cœurs.
Les ghettos des banlieues qui croissent dans le béton
Ne prédisposent pas à cette transmutation.
Ils créent des êtres qui ne s’enracinant plus
Mythifient des terres qu’ils n’ont jamais connues –
Quittées par leur famille bien avant leur naissance –
Et cherchent à évacuer ce sentiment d’absence
Qui s’est, dans bien des cas, mué en déréliction.
Certains croient pouvoir trouver dans leur religion
La force d’affirmer une vraie appartenance.
Ces professions de foi ne comblent pas les carences
Et faute de pouvoir s’enraciner vraiment
Ils rêvent à l’expansion d’un monde musulman
Qui viendraient convertir notre terre infidèle.
Utopie ! le vrai Dieu, ce n’est pas lui, c’est ELLE !
Elle qui, hélas, pâtit de nos aveuglements
De bornés occultant les urgences actuelles.
Si nous ne changeons pas tous nos comportements
Elle va, je le redoute, se montrer très cruelle.
JB