Après les rivières, la mer, les arbres
la suite après cette indécente pub
Au début j’étais pur, la plupart du temps pur
Car souvent les volcans salissaient mon azur
Quelquefois ils m’enfumaient sans modération
Et provoquaient alors de très longues extinctions.
Dans ces périodes mon ciel était fuligineux
Et la chaleur terrestre tuait tous les vivants,
Mais quand, avec le temps, elle s’apaisait un peu
Les arbres et les plantes repoussaient comme avant.
Leurs espèces évoluaient après chaque extinction
Néanmoins elles se mettaient à me décrasser
Et quand je retrouvais ma bonne composition
Le firmament, la nuit, venait m’éclabousser.
Et par effet de miroir toutes les eaux terriennes
Reproduisaient les scintillements des étoiles
La voie lactée n’étant cachée par aucun voile
Etirait sur les flots sa pétillante traine.
Les extinctions finies, c’était mon grand retour
La mer et les forêts m’oxygénaient de jour
Grâce à ma pureté la terre reprenait vie.
Et recréait alors des êtres à l’envie.
Vint une ère où elle conçut une créature
Qui était moins armée mais beaucoup plus habile
Pour affronter les grands périls de la nature
Car elle l’avait dotée d’organes préhensiles.
Tout d'abord ce simiesque nommé préhominien
Avec ses doigts agiles s’arma pour sa défense
Ensuite pour chasser et se remplir la panse
Et enfin pour accroitre sa prédominance.
La terre en était fière, tant il était actif
Curieux, intelligent, habile et inventif.
Elle a déchanté quand elle a enfin compris
Que ce petit dernier était un malappris.
Et c’est lui, ce maudit, qui depuis m’empoisonne
En lâchant dans l’éther des tonnes de carbone.
Et les mers dépeuplées, les forêts abattues
Ça fait des décennies qu’elles ne me soulagent plus.
J’ai beau pousser parfois des coup de vent terribles
Emettre des cyclones qui le prennent pour cible
Il poursuit sans relâche ses dévastations
Cet inconscient qui altère ma composition.
Dans certaines villes déjà je suis irrespirable.
Tel un brouillard toxique je stagne dans les rues.
Un jour mon ciel bleu partout aura disparu,
Et les humains auront une fin épouvantable.
Qu’ils craignent mes fureurs. Elles déchaineront les mers
Et les pluies torrentielles de mes nuées en colères
Feront déborder les torrents et les rivières,
Si, sur le champ, ils ne font pas machiné arrière.
Je deviendrai brûlant, ce sera l’extinction.
Qui déjà est en cours, la sixième je crois.
L’éruption des volcans n’y est pour rien cette fois.
Seul votre orgueil est cause de cette aberration.
JB
Viva !