Après avoir fait parler les rivières puis la mer pourquoi ne pas écouter ce que les arbres ont à nous dire.
Si j’étais un arbre...( à lire après cette maudite pub)
Si j’étais un arbre je devrais avoir très peur
Devant les grands massacres qui frappent mon engeance
Mais ce serait à l’homme faire bien trop d’honneur.
Ce tard venu nous croit dénué d’intelligence.
Comment pourrait-il capter notre désespoir
S’il prétend qu’être humain, c’est être sensible aux autres ?
Quel orgueil que de réciter des patenôtres
A un dieu qui est lui, regardant son miroir.
La terre à ses débuts telle une magicienne
Devinant qu’elle devrait préserver l’atmosphère
Polluée par les volcans, ne sachant trop que faire,
Nous attribua la fonction chlorophyllienne.
Et pendant quatre ères en fidèles praticiens
Nous avons assumé cette mission salutaire
Vous pendant tout ce temps vous étiez moins que rien
Puisque vous ne fûtes conçus qu’à l’ère quaternaire.
Pour la terre, vous étiez sa plus belle invention
Et elle était flattée de votre évolution
Vous saviez vous montrer respectueux et sages,
Usiez avec raison de tous vos avantages.
Malgré notre mutisme vous sentiez nos messages,
Saviez que nous pouvions nous parler entre nous
En émettant des ondes inaudibles pour vous
Mais que tous nos semblables captaient dans les parages.
Notre enracinement stabilisait les sols.
Notre immobilité défiait le temps qui passe.
Nos anciens devenaient à vos yeux des idoles
Et sous leurs frais ombrages vous tailliez vos bifaces.
Puis des dieux inventés par de vils profiteurs
Ou des prophètes rêvant de puissance et de gloire
Ont instillé en vous de funestes valeurs
Et vous ont promis des paradis illusoires.
Aujourd’hui, nos avons presque tous trépassé.
Au cours de bûcheronnages aveugles et féroces.
Les vastes sylves primaires ont été remplacées
Par des palmiers à huile qui profitent au négoce.
Les grands singes ont vécu ce terrible malheur.
Mais que peut un orang-outang face à un bulldozer ?
Tenter de le convaincre de faire marche arrière ?
Hélas ces machines n’obéissent qu’à leurs chauffeurs.’
Quand on rase les forêts leur faune disparait
Ainsi que leur flore aux vertus très méconnues.
Certains vous le signalent mais vous n’écoutez plus
Les voix qui pourraient mettre un terme à vos méfaits
Nous, que pouvons nous faire pour arrêter cela ?
Au loin nous entendons mugir les tronçonneuses
Et percevons la plainte des frères qu’on abat
Sans pouvoir exprimer nos douleurs silencieuses.
Mais, quand les pluies surviennent, que les torrents de boues
Déferlent des hauteurs dans le fond des vallées
Et submergent les bourgs provoquant le courroux
De gens qui sans méfiance s’y étaient installés,
On pleure notre absence. Et lorsque les sècheresses
Frappent les paysans qui ont eu la faiblesse
De raser leurs futaies, pour accroitre leur culture
Et gagner plus d’argent, sévère est la facture.
Leurs aïeux connaissaient le rôle de nos bois
Mais eux ont écouté les agro-financiers
Qui sans vergogne ont dénaturé leur métier
Et l’ont déconnecté des sagesses d’autrefois.
L’air n’est plus régénéré, car nous sommes trop peu
Pour capter vos massives émissions de carbone
Et produire l’oxygène qu’exige le milieu
Gravement corrompu par votre espèce gloutonne.
Devant tant de carnage grande est notre affliction
Mais nous ne redoutons pas le réchauffement
Qui parachèvera l’actuelle extinction
Car après vous, nous, ARBRES, renaîtrons comme avant.
VIVAAA !
JB
La pub qui s'est interpolée contre mon gré dans mon poème est une intrusion. Les gérants de ce blog pourraient avoir la décence de la mettre en fin de texte.!