Ma nostalgie du jour
( Après ces pubs intrusives)
Je m’en suis allé mais pas encore pour toujours,
Avec de beaux cadeaux et le cœur un peu triste
J’ai un maître, oui, un maître, moi le vieil anarchiste
Je vous donne son nom. Il s’appelle l’AMOUR.
Qu’il est bon d’être entouré d’une tribu joyeuse
Enfants, petits enfants, chérissant un vieillard
Qui ne leur a surtout pas chanté des berceuses
Pour les faire dormir dès qu’il se faisait tard
Le vin aidant, je fis tinter ma grosse voix
Et repris des chansons à la mode d’autrefois
« La Mayon shu lo pômier qui se ganguinave »
Tonnée en savoyard me valut des airs graves
Etais-je encore papy le raconteur rieur
Ou un vieux rescapé d’une époque antique
Un de ces survivants du paléolithique
Qui usait du langage des chasseurs-cueilleurs ?
La chanson terminée, ils furent soulagés
De me voir retrouver des mots intelligibles
Ils avaient cru mon cerveau très endommagé
Par ces excès de fête qui nous rendent inaudibles
A leurs regards tendres je sus qu’ils avaient compris
Que j’avais employé des mots de mon enfance
Plus rustique que la leur et qui m’avait pétri
Au point de conserver intacte son importance.
Me voici à Paris ressourcé par ce Noël
Où les rires et les joies coulaient comme rivière
Déversant dans mon sang et dans ma vieille moelle
Le bonheur indicible d’être père et grand père
Vivaaaa !
JB