Ma pensée du jour sur les retraites. J'ai pris la mienne à 66 ans.
Mon métier me plaisait, j’étais une cigale…(après une intrusion publicitaire mensongère)
J’ai été naguère reporter indépendant
Presque trois décennies ce job a perduré.
On me payait souvent sans même me déclarer
D’un chèque qui n’était jamais très important.
Pour faire la soudure je n’avais pas le temps
De flemmarder un peu entre deux reportages
Il me fallait très vite repartir en voyage
C’est ainsi que j’ai bien connu le Kurdistan
Le Cambodge, le Vietnam et puis la Palestine
Avec ses gorges bibliques où coule le Jourdain
Là, mes hôtes étaient de jeunes fédayins
Qui attaquaient de nuit les postes israéliens.
Comment aurais-je pu penser à ma retraite
Sur ces terres où des peuples luttaient pour leur survie ?
Je me voyais plutôt comme un mort en sursis
Qui au cours d’un accrochage serait tué net.
Non ! Ni en Colombie, ni même au Salvador
Dans les forêts très denses et les maquis arides
Où les essaims de balles sifflaient dans l’air torride
Le destin n’a daigné me faire ce triste sort
Je dois donc mon aisance à une femme épatante
Qui fut, quand j’eus cinquante cinq ans, mon assistante.
C’est elle qui a enquêté auprès des rédactions
Pour retrouver les comptes de mes vieilles missions.
Sans elle, ma retraite eût été minimale
Et même si je redis très fort MERCI BRIGITTE,
De cette quête de fourmi ne serais jamais quitte
Moi qui n’était pas plus prévoyant qu’une cigale.
Hélas bien des métiers n’apportent aucun bonheur.
Je comprends que ces gens qui subissent le leur
Et connaissent souvent lassitude ou détresse,
Se battent pour avoir une plus douce vieillesse.
VIVA
JB