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A mon ami, mon frère.

A mon ami, mon frère.

( après cette pub imposée)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Tu es parti en te battant jusqu’à l’aurore

Comme un loup assailli par les meutes féroces

De ce cancer maudit qui ravageait ton corps

Et voulait t’infliger une défaite atroce.   

 

Mais quand tu as été à bout de résistance

Tu t’es laissé mourir sans émettre de pleurs.

Avec panache tu as su cacher ta souffrance

Pour qu’Hélène n’ait pas un surcroit de douleur.

 

Tu fus dès nos quatre ans mon unique copain

Toi qui pleurais si fort dans les bras de ta mère

Quand elle dut, comme la mienne, en ce début de guerre

Te confier à ce pensionnat pour orphelins.

 

On fit tous deux équipe pour être moins vulnérables

Dans cet univers clos que gardaient des harpies

Et où les plus grands imposant leur loi à table,

Piochaient dans nos assiettes malgré notre dépit.

 

Nos foyers retrouvés à la Libération,

Nous prîmes les mêmes pupitres à l’école communale.

Nos chagrins partagés et nos dérélictions

Nous lièrent pour toujours d’une amitié vitale. 

 

Même quand  je suis parti loin de notre Savoie

Tu étais dans mes pensées et ne me quittais pas.

Souvent sur le terrain j’ai entendu ta voix

Me dire : «  Jean, tiens le coup, accroche toi, je suis là ! »

 

Je t’ai tant admiré toi qui étais si secret

Et savais écouter sans te mettre en avant

Contrairement à moi qui étais très bruyant

Et soucieux en public de faire de l’effet.

 

Tu es, c’est évident, mon plus parfait contraire,

Celui qui sait aimer sans chercher à complaire

Et ne tient pas du tout à se mettre en lumière.

Mais aujourd’hui c’est toi que notre terre éclaire ;

 

Toi qu’elle va accueillir et qui de très bonne heure

Fêtera ta présence par quelques pâquerettes

Ces petites fleurs qui, tout en étant discrètes,   

Saupoudrent nos prairies d’une douce blancheur.

  

La mort peut nous fait croire que tu n’es plus là

jamais pour ceux qui t'aiment tu ne seras dissout.   

Tu resteras vivant et ne disparaitras

Qu’avec l'ultime souffle du dernier d’entre nous.

 

 JB

 

Lundi je serai à Chambéry  pour lui dire au revoir.

A mon ami, mon frère.
A mon ami, mon frère.
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