Poème du confiné. Un petit coup de spleen
(Après l’intrusion publicitaire)
Jamais le dimanche…
Hier après l’hôpital, une fois à la maison
Nous avons eu envie d’écouter des chansons
Et presque par hasard nous choisîmes Jo Dassin
Que nous fîmes renaître avec « l’Eté Indien »
Puis est venu « Le petit pain au chocolat ».
Lorsqu’il céda la place à « Guantanamera »
D’un seul coup nous nous sommes tous deux élancés
Dans les bras l’un de l’autre pour nous mettre à danser.
Elle, avec ce rythme gracieux et élégant
Qui, lorsque nous étions jeunes, me séduisait tant
Moi, avec la lourdeur d’un « gros plouc savoyard »
Comme elle me qualifiait parfois dans ses brocards.
Eh oui c’était un temps où l’on s’amusait bien ,
Et cette Parisienne au charme intraduisible
M’épatait très souvent par son humour taquin
Dont j’étais, je l’avoue, la plus prisée des cibles.
Cette voix d’outre tombe nous a régénérés.
On revivait les belles années de notre vie.
L’attrayant beau fils de Mélina Mercouri
Nous fit aussi penser aux enfants du Pirée.
Tandis qu’il interprétait « L’ombre d’un amour »
Nous sentions monter le timbre suave et voilé
De la grande Athénienne qui nous fut dévoilé
Dans « Jamais le dimanche » et cela, pour toujours.
Alors on vit un, deux, trois bateaux tout blancs
Dans le bleu du ciel grec s’en aller en chantant…
Hélas, le disque s’arrêta. Le rêve s’abolit
Et notre joie se mua en mélancolie.
JB