Quatrains d’un confiné…
En entendant ce matin sur RFI un député africain faire référence aux « forces vives de la nation » pour résoudre les problèmes auxquels est confronté son pays à l’heure de la pandémie, m’est venue l’idée de ce poème. ( Après l'intrusion de la pub )
LES FORCES VIVES DE LA NATION
Comment ne pas sourire à cette appellation
A laquelle se réfèrent bien des oppositions
Qu’entendent-elles par « Les forces vives de la Nation »
Qui servent de critère dans leurs péroraisons ?
En Afrique elles sont très prisées des orateurs
Ces forces sans lesquelles rien ne peut se bâtir.
Chez nous les tribuns n’osent plus trop s’en resservir
De crainte qu’elles ne provoquent les rires des auditeurs.
Dans l’esprit des élus les forces vives, c’est eux !
Eux, plus tous les membres des grandes institutions
Qui sont comme les rouages assurant les fonctions
De l’Etat quand ils ne sont pas défectueux.
Mais quand elles sont érodées par un long usage
Ces forces vives atteintes par la limite d’âge
N’ont plus grand chose de vif et il faut les changer
Si l’on ne veut pas mettre la Nation en danger.
En ce moment, chez nous, cela devient très clair
Les forces vives ne sont plus les parlementaires
Ou ces « conseillers » coupés des réalités
Qui confinés ne peuvent même plus ergoter.
Les forces agissantes quand sonne le tocsin
D’une pandémie incontrôlée et meurtrière.
Ce sont tout d’abord infirmières et médecins
Puis les travailleurs du secteur alimentaire
Et tous ceux qui assurent les corvées sanitaires
Nous évitant de crouler sous nos déjections.
On le voit quand on s’en va faire les commissions
Ils sont là, à leur poste, les coursiers, les caissières.
Si les rayons sont pleins c’est grâce aux camionneurs.
Si on ne manque de rien c’est grâce aux paysans.
Si nos villes sont propres c’est grâce aux éboueurs.
Mais aux vieilles forces vives que leur doit-on vraiment ?
JB