Poème d’un confiné
(Après une pub peu souhaitée)
Ne tuons pas le temps…
Attention mes amis, ne tuons pas le temps
Qui se traine durant ce long confinement
Et n’oubliez jamais que durant les temps morts
Tout se fige, comme nous le confirment certains sports.
D’abord cette expression est pour le moins tortue
Car en réalité, c’est le temps qui nous tue.
Pourquoi ne pas profiter de toutes ses vertus
Quand il avance avec la lenteur des tortues ?
D’abord il y a l’évasion par la lecture
Et les livres d’histoire ma friande pâture
Car, quand ils sont bien faits, ils m’emmènent fort loin
Et me rendent si proches de passés très lointains.
J’ai pu croiser Diogène, sa lanterne à la main,
Etre Raymond Saint Gilles assiégeant Tripoli
Ou en Savoie le contrebandier Louis Mandrin
Qui cachait dans nos grottes ses clandestins colis.
Ô ciel ! Que de héros sont venus m’habiter
Que d’époques ai-je vécu en étant immobile
Projeté par des textes dans de célèbres villes
Qui depuis fort longtemps ont cessé d’exister.
J’ai même le souvenir qui jamais ne s’efface
D’avoir été un homo habilis minable
Qui avec entêtement taillait son biface
En rêvant qu’il serait un jour invulnérable.
Oui, j’ai cru remonter à l’âge de la pierre,
Sentir vibrer en moi la cellule initiale
Qui est dans chaque vie, même la vie végétale,
Et nous relie à tout le vivant sur la terre.
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Alors de grâce laissons se prolonger le temps
Qui peut nous faire jouir de milliers de printemps
Même si nous atteignons rarement les cent ans
Qui s’effacent, on le sait, en un très court instant.
VIVAAAA !
JB