Poème du confine. Ce matin j’’avais rendez-vous à l’hopital Cochin. ( Après l’intrusion de la pub)
Un tour de Paris à l’œil
Comment pouvoir aimer comme soi même son prochain
En observant les distances de sécurité ?
Je suis allé, ce jour, à l’hôpital Cochin
Pour me faire piquer contre la cécité.
Des injections sont censées mettre le holà
A la dégradation de la DMLA.
On les fait dans les yeux. C’est très impressionnant,
A peine douloureux, mais est-ce efficient ?
Ça fait bientôt trois ans que j’ai ce traitement
Et si ma vue s’estompe peut être plus lentement
Je sens bien qu’elle s’en va, me donnant comme espoir
De ne pas me laisser totalement dans le noir.
Pourquoi cette digression ? Pour dire que ce matin
J’ai vu des changements à l’hôpital Cochin.
Plus de couloirs hantés par des meutes bruyantes
Plus d’entassements dans les salles d’attente
Dans un silence ouaté se mouvaient des soignants
Qui s’en venaient quérir, en douceur, leurs patients
Distants les un des autres et prudemment masqués
Pour que le covid ne vienne pas les débusquer
Ce virus fait régner son ordre par la peur
Mais pas sur les oiseaux. Dans les allées en fleurs
Eux, loin de la fermer, s’en donnaient à cœur joie.
Passants muets, voitures rares, ils se sentaient les rois.
Dans mon taxi qui traversait Paris désert,
Ses rues sans âme qui vive, comme dans les cimetières,
J’avais l’impression d’être dans un corbillard
Que semblaient brocarder des moineaux rigolards.
JB