Ultime poème du confiné
(Après l’intrusion de la pub)
Demain
Les tilleuls n’avaient jamais été aussi verts
Rue de la Convention, là, juste sous ma fenêtre
Leurs feuilles étaient plus fraiches, leurs troncs noircis plus clairs
Le confinement leur donnait un air champêtre.
Hélas, demain, va reprendre la circulation
Et le rejet dans l’air des gaz d’échappement
De nouveau, sous l’effet de cette pollution
Les arbres vont souffrir et dépérir lentement.
Durant cette période d’isolement avisé
Des métiers ont été par nous valorisés
Soignants, caissières, éboueurs déclenchaient nos bravos
Qui excluaient les balayeurs municipaux.
Eux se sont mis à l’arrêt, c’est tout à fait légal.
En leur absence nos rues sont devenues très sales
Plastiques, crottes de chien, masques usagés, mouchoirs
Jonchent les caniveaux, et souillent les trottoirs.
Demain, l’air de Paris sera moins respirable
Mais les immondices au sol seront balayées
Les oiseaux de nouveau par le bruit effrayés
Ne nous offriront plus leurs trilles adorables
Si par chance c’était soudain les bicyclettes
Qui grouillaient dans nos rues, nous serions plus tranquilles
Mais les réflexes acquis nous rendent imbéciles
Et demain les voitures seront toutes à la fête
JB