Ce matin je suis allé à la chasse aux mots et j’ai réussi à en attraper quelques uns.
(Après sans doute une intrusion publicitaire)
Les mots cachés
J’ai beau être tenaillé par une envie d’écrire,
Me creuser les méninges et beaucoup réfléchir
Les mots dans la nuit sont tous allés se tapir
Dans une cache sombre et je n’ai rien à dire.
Elle est terrible cette sensation de vacuité.
Elle fait même un peu peur, génère de l’anxiété.
On se dit : « mais bon sang que pourrais-je donc faire
Pour qu’ils jaillissent enfin, sortent de leur repaire ? »
Alors déterminé, je les tire un à un,
Mais n’étant pas choisis, qu’ont-ils donc en commun
Ces mots extraits de leurs rabouillères obscures
Qui n’ont qu’une seule idée, s’enfuir à toute allure ?
Il faut donc aller vite, les fixer sur l’écran
Les obliger ensuite à se mettre tous en rang
Et les forcer enfin à marcher d’un pas digne
A la cadence martiale de douze pieds à la ligne
Youpi ! J’ai réussi ! Vous l’avez ce poème
Alors qu’à son début je n’avais rien en tête
Et qu’il a fallu extirper de leur cachette
Tous les mots que vous lisez en cet instant même.
Et je leur dis merci de n’avoir pas été
Présents à mon réveil car sans ma tête vide
J’aurais pris la vôtre avec l’actualité
Et sans doute aussi avec cette maudite Covid.
N’ayant pas eu de choix j’ai fait comme j’ai pu
Et maintenant qu’ils sortent en masse, je n’ai plus
Assez d’inspiration pour écrire à nouveau
Ce poème qui, c’est vrai, est parti de zéro.
Viva !
JB